La Nasa, l'agence spatiale américaine, a vigoureusement démenti vouloir assouplir sa définition des risques pour décider du lancement de la navette contrairement aux indications parues le même jour dans le New York Times. "Nous ne faisons rien pour reduire les critères de risque", a affirmé Wayne Hale, le directeur adjoint du programme de la navette lors d'une conférence de presse téléphonique tout en soulignant qu'il s'agissait "d'un problème d'ingéniérie très complexe". "Nous nous efforçons seulement de comprendre exactement ce que sont les probabilités de manière à faire une évaluation intelligente (des risques)", a-t-il ajouté. John Muratore, responsable technique de la navette, qui était cité dans le quotidien, a de son côté expliqué que la Nasa "n'abaissait pas ses critères pour mesurer les risques mais affinait ses instruments pour mieux faire les calculs et établir les hypothèses". Le NYT citait un document interne qui explique que les critères d'évaluation des dangers devraient être revus à la baisse car "il est impossible de s'y conformer" entièrement. Rédigés par des ingénieurs et des responsables de l'agence, ces documents cités par le NYT font apparaître au moins trois modifications dans les méthodes statistiques pour calculer les risques représentés par l'impact de morceaux de glace ou de mousse isolante qui se détacheraient du réservoir extérieur et heurteraient la protection thermique de la navette au moment de son lancement. C'est la chute d'un morceau d'isolant du réservoir externe de Columbia qui avait causé une fissure dans son aile gauche, et provoqué, par enchaînement, l'accident le 1er février 2003 à son retour de mission en orbite.
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