La télévision publique turque a refusé de diffuser les chansons d'un musicien laze, une minorité du nord-est de la Turquie, au motif que les nouvelles lois d'adaptation aux standards démocratiques européens ne mentionnaient pas cette langue, a déclaré l'intéressé mardi à l'AFP. "J'ai été invité par la chaîne de télévision nationale TRT-INT à participer le 18 mars à Ankara à l'enregistrement d'une émission musicale", a expliqué Birol Topaloglu, un musicien qui s'efforce depuis 1997 de sauver de l'oubli la la culture de la petite communauté laze, forte d'environ 250.000 représentants. "Mais quand je suis arrivé au studio d'enregistrement avec ma cornemuse et mon violon, on m'a dit que mes chansons ne convenaient pas au programme", a-t-il poursuivi. Rappelant que ses compositions en laze avaient déjà été diffusées à deux reprises dans le passé sur la chaîne publique, l'artiste s'est insurgé des motifs invoqués cette fois-ci par la direction de la TRT. "La situation est tragi-comique: la direction m'a refusé l'accès à cause des réformes d'adaptation à l'Union européenne, qui autorisent la diffusion de programmes dans cinq langues -le zaza, le kurmanci (deux dialectes kurdes), l'arabe, le bosniaque et le tcherkesse- mais pas en laze", a-t-il affirmé. Contactée par l'AFP, la chaîne a refusé de commenter l'incident. Le Parlement turc a donné son feu vert à la diffusion d'émissions en langues minoritaires en 2002, une mesure symbolique visant à satisfaire les attentes de l'UE, qui s'est engagée en décembre 2004 à ouvrir des négociations d'adhésion avec Ankara dès octobre. Il a cependant fallu attendre juin 2004 pour que la TRT transcrive la loi dans son règlement intérieur et commence à diffuser des programmes quotidiens de 35 minutes en cinq langues, intitulés "notre richesse culturelle".
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