Le Premier ministre russe Mikhaïl Fradkov a accusé les chaînes de télévision russes d'inonder le petit écran d'"informations négatives" et d'émissions de mauvaise qualité, lors d'une réunion du gouvernement. "Nous devons analyser la cause (...) de la vague d'informations négatives qui inonde le petit écran" russe, a déclaré M. Fradkov, cité par l'agence Itar-Tass. "Est-ce une provocation ou une sous-estimation de notre présent, ou de l'avenir, ce qui serait encore pire ?", s'est interrogé le Premier ministre. Il a donné jusqu'au 1er juin 2005 au ministre de la Culture Alexandre Sokolov afin de préparer un nouveau plan pour le "développement de la culture". Plusieurs ministres, dont celui des Situations d'urgence Sergueï Choïgou ou de la Défense Sergueï Ivanov, ont soutenu les critiques du chef du gouvernement, en dénonçant notamment l'avalanche d'émissions humoristiques "vulgaires", de films violents et un manque d'émissions "patriotiques", selon l'expression du ministre de la Défense. "Il faut arrêter de rendre débile la nation", a lancé M. Ivanov, qui a également annoncé sa décision de bannir des bibliothèques de l'armée les romans comportant des scènes dont la violence pourrait inspirer les jeunes appelés. Le ministre du Développement économique Guerman Gref a été le seul à défendre le "libre" choix dans les programmations télévisées. "La liberté doit rester la base principale, l'essentiel est de ne pas l'étrangler", a-t-il estimé. Les responsables des chaînes "doivent se fonder sur leur propre vision des choses, sur leur propre potentiel culturel, on ne pourra pas les réglementer avec la force de l'Etat", a ajouté M. Gref, un libéral qui a récemment émis des réserves sur la politique russe, notamment concernant le géant pétrolier Ioukos. Il a toutefois regretté "l'absence d'une politique cohérente pour (décider) de ce qui est destiné au monde extérieur". "L'image de la Russie en souffre".
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