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Bitcoin : l'or numérique refuge face à la crise française et à l'audace américaine ?

Frédéric SCHMITT
7 mars 2025 à 12h03  
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Donald Trump a signé un ordre exécutif créant une réserve fédérale américaine de Bitcoin et de cryptomonnaies, un pari audacieux pour faire des États-Unis un leader mondial des actifs numériques.

Pendant ce temps, en France, le gouvernement, englué dans une mauvaise gestion chronique, envisage de puiser dans les comptes d'épargne des citoyens pour continuer à dépenser. Cette opposition entre innovation américaine et interventionnisme français pourrait pousser les Français, déjà écrasés par les impôts et la hausse du coût de la vie, à se tourner vers le bitcoin pour protéger leur économies.

Une réserve stratégique aux États-Unis

L'initiative de Trump officialise une « Strategic Bitcoin Reserve », dotée initialement de 200 000 Bitcoins saisis (environ 17 milliards de dollars), que le gouvernement conservera comme un actif stratégique. David Sacks, le « tsar crypto », parle d'un « Fort Knox numérique ». L'ordre exécutif autorise aussi des acquisitions supplémentaires, sans alourdir le budget fédéral, pour concurrencer des puissances comme la Chine et stimuler l'industrie crypto, qui a soutenu Trump. Si cette décision divise - certains craignent une bulle spéculative -, elle projette une vision d'avenir où les cryptomonnaies renforcent la puissance économique américaine. Une décision qui, de fait, offre au Bitcoin et aux cryptomonnaies, une reconnaissance officielle des Etats-Unis. On passe ainsi d'un « Le Bitcoin et les cryptos, c'est dangereux et ça ne vaut rien ! » à « Le Bitcoin et les cryptos sont de l'or ». Un véritable tournant dans l'histoire du Bitcoin.

La France : un gouvernement à court d'idées

En France, la situation est bien différente. Avec une dette publique dépassant les 3 000 milliards d'euros et une gestion budgétaire critiquée, le gouvernement envisage de légiférer pour prélever une partie des 2 000 milliards d'euros des livrets A et assurances-vie. Cette mesure, visant à financer des dépenses urgentes (santé, énergie), intervient alors que les Français subissent déjà une fiscalité lourde et une inflation galopante. Le Livret A, limité à un rendement de 3 %, ne suit même pas la hausse des prix, érodant le pouvoir d'achat des épargnants. Ce projet, perçu comme une spoliation par beaucoup, trahit une incapacité à réformer en profondeur un système en crise qui court tout droit vers la faillite.

Bitcoin : une échappatoire pour les Français ?

Ce contraste entre les deux pays pourrait avoir des conséquences inattendues. Alors que les États-Unis valorisent le Bitcoin comme un actif stratégique, la France, par son interventionnisme, risque de pousser ses citoyens vers ce même actif, mais pour d'autres raisons : protéger leur épargne. Les Français, lassés de voir leurs économies grignotées par l'État et l'inflation, pourraient y voir un refuge. Le Bitcoin, décentralisé et hors de portée des prélèvements gouvernementaux, offre une alternative séduisante face à un Livret A vulnérable et peu rentable. Des plateformes comme Binance ou Kraken, déjà populaires, ainsi que la startup française Ledger, coffre-fort numérique, pourraient voir un afflux d'épargnants français cherchant à sécuriser leur patrimoine.

Un paradoxe révélateur

Ce mouvement serait paradoxal : un gouvernement responsable d'une mauvaise gestion pourrait, par sa politique, accélérer l'adoption d'un actif que les États-Unis cherchent à institutionnaliser. Mais les obstacles demeurent. Le bitcoin reste volatile, et son adoption massive nécessiterait une éducation financière que la France peine à promouvoir (et pour cause). De plus, l'Union européenne, défavorables aux cryptomonnaies, pourrait durcir ses régulations, compliquant cette fuite vers le numérique. Des positions évidentes face a des technologies qui empêche les gouvernements de pouvoir se servir dans l'épargne des citoyens.

Vers un basculement ?

L'audace américaine et la crise française dessinent deux trajectoires opposées. Trump mise sur l'innovation pour projeter la puissance des États-Unis, tandis que la France, à court de solutions, taxe ses citoyens déjà à bout. Si cette politique pousse les Français vers le Bitcoin, elle pourrait, ironiquement, les aligner sur la vision américaine - non par choix, mais par nécessité. En ce printemps 2025, ces dynamiques interrogent l'avenir de l'épargne et de la souveraineté économique des deux côtés de l'Atlantique.

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