Bertrand Blier, réalisateur emblématique du cinéma français, est décédé lundi soir à l'âge de 85 ans.
Sa famille a expliqué qu'il s'est éteint paisiblement chez lui, à Paris, entouré de sa femme et de ses enfants.
Fils du comédien Bernard Blier, Bertrand Blier avait su se forger un style unique, entre provocation et introspection, marqué par un humour noir corrosif et une réflexion acérée sur les thèmes universels de la vie, de la mort et du désir.
C'est en 1974 que Blier bouleverse le cinéma français avec Les Valseuses. Ce road movie subversif, aux dialogues crus et aux situations provocantes, révèle un jeune acteur nommé Gérard Depardieu, qui deviendra l'un de ses acteurs fétiches. Ce film, autant adulé que critiqué, pose les bases du style Blier : un regard sans concession sur la société et ses tabous.
Avec une vingtaine de films à son actif, Bertrand Blier s'est imposé comme un maître de l'écriture cinématographique. Ses scénarios, empreints de dialogues tranchants et de situations absurdes, ont fait de lui un auteur incontournable du septième art.
Blier a remporté l'Oscar du meilleur film étranger en 1979 pour Préparez vos mouchoirs, une comédie dramatique mêlant l'amour et l'absurde. Ce triomphe international confirme son statut de cinéaste hors normes. En France, il est également récompensé à plusieurs reprises aux César : meilleur scénario pour Buffet froid (1980), Notre histoire (1985) et Trop belle pour toi (1990), ce dernier remportant aussi le César du meilleur film et celui de la meilleure réalisation.
Blier a su s'entourer d'acteurs iconiques du cinéma français, à qui il offrait des rôles à contre-emploi ou magistraux : Michel Blanc, Patrick Dewaere, Josiane Balasko et, bien sûr, Gérard Depardieu. Il a réussi à capturer sur pellicule des performances inoubliables, à la fois tendres et dérangeantes.
Le style de Bertrand Blier a inspiré plusieurs générations de réalisateurs, parmi lesquels Quentin Dupieux, qui lui a rendu hommage dans Au poste. Ses films, souvent cultes, continuent de fasciner par leur audace et leur liberté de ton, rappelant que le cinéma peut être à la fois un miroir et un coup de poing.
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