Algérie
 

L'ARAV met le holà contre les chaines privées algériennes

Emmanuel LANGLOIS
28 janvier 2021 à 23h55

Face à la proliférations des chaines de télévisions privées sur le satellite, l'Autorité de régulation de l'audiovisuel (ARAV) a mis en garde, dans un communiqué, certaines nouvelles chaînes télévisées diffusant des programmes sans l'autorisation du ministère de la Communication, rappelant le droit que se réserve la tutelle d'ester en justice tout contrevenant aux dispositions de la loi relative à l'activité audiovisuelle.

"Partant de ses missions en matière de surveillance, et soucieuse du respect des principes et règles appliquées à l'activité audiovisuelle, l'ARAV a constaté que de nouvelles chaînes télévisées diffusaient des programmes sans agrément ni autorisation aucune", précise la même source.

"Dans l'attente de la promulgation de la loi sur la domiciliation de l'activité des chaînes audiovisuelles, l'ARAV met en garde contre l'exercice de toute activité sans l'aval du ministère de la Communication qui se réserve le droit d'ester en justice tout contrevenant aux dispositions de la loi 14-04 relative à l'activité audiovisuelle", a ajouté l'ARAV dans son communiqué.

Qualifiant cette situation d'"anarchique", le gendarme de l'audiovisuel a indiqué que "les chaînes exerçant en dehors du cadre légal traitent souvent de thèmes sensibles qui suscitent le mécontentement de l'opinion publique, et évoquent des tabous servant des intérêts et des agendas suspects au détriment de l'intérêt et de la sécurité publics".

L'autorité de régulation n'a pas cité les chaines concernées, mais le destinataire est clairement identifié comme étant la nouvelle chaine Lina TV, qui a défrayé la chronique la semaine passée dans son show ‘'Sra Ma Sra'' en abordant l'épineuse question de la ‘' normalisation des relations avec Israël''.

Le régulateur ajoute que ces chaînes "se sont éloignées de la neutralité et de l'objectivité et ne se sont pas interdites de servir des fins, aussi bien politiques qu'économiques, d'un groupe d'intérêt, sans aucun respect de la déontologie, aspirent seulement à la célébrité, la rentabilité et l'audimat aux dépens du droit du téléspectateur à des programmes variés et de qualité", souligne l'ARAV.

La situation des médias audiovisuels reste, selon l'Autorité, "otage de fins commerciales et de finalités purement matérielles, entraînant les journalistes, sous le slogan de la liberté d'expression, dans le piège de la subjectivité et de l'irresponsabilité, les déraillant des objectifs nobles des mass-média et les poussant vers des convoitises matérielles au détriment des valeurs, constantes et positions diplomatiques de notre pays", a conclu le communiqué.

Rappelons, que l'une des tâches majeures du plan d'action du gouvernement consiste à réguler et à organiser l'activité des chaînes de télévision privées, une démarche qui "permettra l'encadrement des chaînes de télévision privées par la loi algérienne" et "contribuera aussi à l'amélioration de l'exploitation des capacités du satellite Alcomsat-1 ".

Selon des spécialistes, la révision de la loi organique sur l'information va inévitablement engendrer la révision de la loi relative à l'audiovisuel, notamment en ce qui concerne l'élargissement du champ audiovisuel au privé pour englober les chaînes à caractère général et non plus ‘'thématiques'', comme elles sont injustement qualifiées aujourd'hui".

Plus de 50 chaines privées dites ‘' Offshore'' s'adressent au public algérien, sont "régies par le droit étranger «mais leur siège social se trouve bien en Algérie.

Six chaînes seulement ont bénéficié d'une accréditation provisoire pour l'ouverture de bureaux de représentation en Algérie, sachant que ces accréditations ne représentent nullement des autorisations pour la création de chaînes de télévision privées.

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