Exploration spatiale
 

L'espace de demain leur appartient...

Carlos PIRES
25 juin 2019 à 23h19  
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L’activité spatiale est en pleine mutation, il va falloir s’y faire ! Que cela soit au niveau de la mise en orbite de satellites ou du transport humain.

Cette mutation touche tous les acteurs, y compris ceux qui sont couronnés de succès. En effet, malgré son excellent bilan depuis son premier vol commercial, en mars 1999, la fusée européenne Ariane 5 est en fin de cycle. La faute, notamment, à un coût de lancement trop cher et à ses limitations structurelles – elle est réservée aux seuls satellites lourds. La nouvelle génération de lanceurs européens, Ariane 6 et Vega C (prévue pour 2020, mais qui devrait définitivement remplacer les anciens modèles en 2023), plus compétitive, a, elle, été conçue pour mieux répondre aux évolutions du marché des satellites, permettant d’atteindre toutes les orbites pour des satellites de toute taille.

À l’avenir, on devra également voir s’imposer les modèles de fusées réutilisables, capables d’effectuer plusieurs lancements et donc de permettre des économies de coûts considérables. Si ces versions révolutionnaires ont été rendues célèbres par le groupe SpaceX pour la mise en orbite de satellites ou l’acheminement de fret vers l’ISS, elles devraient rapidement être rejointes par la version sur laquelle planche actuellement la société Blue Origin, de Jeff Bezos, pour le transport de touristes privés dans l’espace.

Autre gros changement en perspective : après un investissement massif dans le laboratoire spatial situé dans l’ISS, les États-Unis, mais également la Chine, rêvent désormais de la Lune et de Mars, prévoyant de s’y installer à partir de 2030 via leur nouveau vaisseau spatial Orion, actuellement en cours de développement. Si le projet semble irréaliste pour certains en termes de timing, la pression exercée par Donald Trump devrait être suffisante pour inviter les scientifiques américains à réaliser l’impossible… tout comme ils l’avaient fait avec le premier homme sur la Lune, il y pratiquement 50 ans, suite au message de J.F. Kennedy !

Et comme les ambitions de l’actuel président américain n’ont pas de limites, il sera très curieux de voir à quoi ressemblera (et quel rôle lui sera réservé) cette fameuse « armée de l’espace » chère au résident de la Maison Blanche. Quant aux ambitions de Branson (Virgin), Bezos (Blue Origin) et Musk (SpaceX) de transporter des touristes dans l’espace, elles se font clairement atteindre. Il serait grand temps que le public, mais également les riches clients multinationaux qui financent ces projets afin de concrétiser leur rêve d’une aventure en apesanteur, puissent enfin voir quelque chose de palpable. Elon Musk, lui, a en tout cas pris les devants concernant son rêve d’offrir un accès à internet haut débit à bas coût au monde entier : la constellation Starlink a déjà en orbite 60 des 12 000 satellites prévus à ce effet.

Enfin, à l’heure où l’écologie semble être de plus en plus présente dans le quotidien de chacun, le vrai défi dans l’espace de demain ne serait-il pas celui du combat à la pollution ? La ceinture de Clark est, on le sait, une véritable poubelle orbitale, où dérivent des centaines de débris et de satellites désactivés.

Alors que s’annonce une nouvelle ère spatiale, notamment avec une multiplication de petits satellites dédiés à internet et à la géolocalisation, l’heure est plus que jamais au grand nettoyage...

1 commentaire

D
Dub - Il y a 6 ans
En parlant de fusée réutilisable, SPACE X a perdu le corps central de sa super fusée a aterri dans l'eau au lieu de sur la barge prévu à cet effet au milieu de l'Atlantique. Le prochain lancement devra attendre la construction d'un nouveau module neuf, ce qui n'était pas prévu.
Idem avec la capsule Orion qui a explosé lors d'un essai statique du système d'éjection, le test final sur un 2ème étage factice prévu cet été est repoussé de plusieurs mois. Alors que le lancement avec des passagers est prévu en 2020.
!
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