La télévision numérique terrestre (TNT) ne pourra démarrer "dans la meilleure hypothèse, qu'à la fin de 2004", affirme la synthèse du rapport de Michel Boyon sur la TNT, qui a été remis hier au Premier ministre Jean-Pierre Raffarin. "Annoncée pour la fin de l'année 2002, puis de 2003, la TNT ne pourra être effective, dans la meilleure hypothèse, qu'à la fin de 2004", indique cette synthèse obtenue par l'AFP. Le document évoque cependant "l'arrêt pur et simple du projet" entre autres "options stratégiques". Il appartient, précise-t-il, aux pouvoirs publics de "se prononcer sur trois options stratégiques: l'arrêt pur et simple du projet; sa refonte, qui impliquerait l'interruption du processus en cours; son accompagnement, avec les améliorations qui permettraient d'en renforcer la crédibilité et la viabilité". Michel Boyon, conseiller d'Etat et ancien président de Radio France, relève dans cette synthèse que la TNT "se développera dans un contexte économique incertain, alors que des acteurs de l'audiovisuel sont dans une situation difficile". Le rapport fixe six conditions "pour que la TNT puisse être lancée dans une perspective de pérennité". Il énumère ainsi l'attrait des programmes, la résolution des problèmes techniques, l'engagement des fournisseurs à proposer des équipements de réception, la mise en place d'un système de distribution, le développement de la production française d'images ou encore la création d'un lieu de concertation et de coordination entre les partenaires du projet. Au sujet du "périmètre du service public", autrement dit du nombre de canaux dont disposera en particulier France Télévisions sur la TNT, le document reste évasif, appelant à une "réflexion d'ensemble". "Si l'apparition d'une offre nouvelle de programmes publics serait un élément fort pour l'attractivité de la TNT, elle ne saurait se limiter à une juxtaposition de chaînes qui seraient créées sans plan d'ensemble, sans examen attentif des souhaits des téléspectateurs et sans prise en compte des contraintes budgétaires", déclare la synthèse. Celle-ci est plus explicite sur le financement du réaménagement des fréquences analogiques nécessité par le déploiement de la TNT puisqu'il est "proposé" au gouvernement de doter le fonds ad hoc d'un préfinancement d'environ 15 millions d'euros "moyennant un remboursement progressif par les éditeurs des chaînes". Sur une autre question controversée, celle de la fixation d'une date pour l'arrêt des émissions analogiques, le texte se contente d'indiquer que le gouvernement devra la "déterminer le moment venu".
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