Le PDG de Vivendi Universal, Jean-René Fourtou, a diffusé hier soir une lettre destinée aux salariés et aux actionnaires du groupe, dans laquelle il tente de les rassurer sur les perspectives de VU dont le titre s'est effondré en bourse en fin de semaine. Dans le document, M. Fourtou estime que "des informations contradictoires, souvent erronées, circulent et nourrissent l'inquiétude". "Je tiens à vous rassurer: la situation du groupe est certes tendue, mais j'ai identifié, pour ma part, les modalités de sortie de cette crise et les voies du redressement", écrit-il. Il juge que la valeur des actifs "reste très supérieure à la dette" et peut être accrue par "une politique de gestion stricte". Rappelant qu'il "y a eu une crise de liquidité à court terme dramatique" car il a trouvé à son arrivée à la tête du groupe le 3 juillet "une entreprise au bord de la cessation de paiement", il note que Vivendi Universal a négocié avec sept banques une facilité de trésorerie d'un milliard d'euros. "Deux milliards d'euros supplémentaires sont néanmoins nécessaires afin de tenir nos engagements et d'éviter des ventes d'actifs précipitées", rappelle-t-il, en estimant que "tout devrait être mis en place pour fin septembre au plus tard". Evoquant son annonce de cession de 10 milliards d'actifs dans les deux prochaines années, dont la moitié dans les neufs mois à venir, il a précisé que les actifs concernés étaient "parfaitement identifiés". Le plan "n'inclut ni notre participation dans Vivendi Environnement, ni celle que nous détenons dans Cegetel, ni nos 49 % du futur Canal +, ni les autres activités d'édition, hors Houghton Mifflin, de Vivendi Publishing, ni Universal Music Group, ni Vivendi Universal Entertainment", a précisé M. Fourtou. Le PDG se montre persuadé qu'il passera ce "cap difficile", "mais à un prix élevé: taux d'intérêt, contraintes sur les actifs gagés, nécessité absolue de réaliser rapidement le programme de cessions sur lequel nous nous sommes engagés". "La route reste semée d'embûches mais j'ai l'absolue conviction que nous réussirons", conclut-il, en demandant "la mobilisation de tous". L'action Vivendi Universal a abandonné plus de 45% depuis la présentation, mercredi, des résultats semestriels et d'informations sur l'état inquiétant de la trésorerie du groupe.