Les câblo-opérateurs ont demandé au Premier ministre Jean-Pierre Raffarin d'élargir la mission confiée à Michel Boyon sur la télévision numérique terrestre (TNT) et de la compléter par une analyse des conséquences de de cette nouvelle offre sur le marché de la TV payante, ont-ils annoncé mardi. Michel Boyon, ancien président de Radio France, a été chargé en juillet par M. Raffarin d'une mission sur la TNT, visant à éclairer les décisions du gouvernement sur trois points : "les modalités de financement et l'évaluation du coût des opérations de réaménagement des fréquences nécessaires à la mise en place de la TNT, le périmètre des chaînes de service public sur la TNT et les conditions de développement des télévisions locales". Michel Boyon doit rendre ses conclusions pour le 15 octobre 2002. Dans un communiqué, l'AFORM (Association française des opérateurs de réseaux multiservices) "se félicite d'une telle initiative" mais "regrette que la mission du gouvernement soit trop restrictive". Elle souhaite qu'elle soit complétée par "une analyse des conséquences de la TNT sur le marché de la télévision payante", afin de réfléchir aux moyens à mettre en place "pour une réelle complémentarité entre les offres de télévision en France". Selon l'AFORM, il faut réfléchir aux conséquences d'une offre gratuite étendue sur les acteurs de la télévision payante. "Peut-on organiser la co-existence entre les différentes plateformes de distribution pour que l'arrivée de la TNT ne les plonge pas dans une situation intenable?", s'interrogent les câblo-opérateurs. Ils soulignent notamment, à propos du réaménagement des fréquences, que "les tests effectués sur Paris et la proche banlieue montrent que 20% des foyers abonnés au câble risquent le brouillage de leurs programmes analogiques et numériques si le réaménagement des fréquences ne tient pas compte de l'occupation de certaines d'entre elles pour la diffusion par câble. Les conséquences économiques et financières ne pourront pas être prises en charge par les câblo-opérateurs".