Nouvelle charge contre les six nouvelles chaînes de la TNT
Rédaction
La décision de lancer les six nouvelles chaînes HD de la TNT a déjà été très critiquée par TF1 et M6, qui participent pourtant avec HD1 et 6ter. Aujourd'hui c'est au tour du patron de RTL de monter au créneau.
Selon Christopher Baldelli, président de la radio RTL, les six nouvelles chaînes de la TNT vont « affaiblir tous les médias », télévision, radio et presse écrite, qui souffriront de ces nouveaux concurrents sur un marché publicitaire déjà touché par la crise.
« Ce que je vois, c'est que le marché publicitaire est cette année globalement en baisse, et qu'il y a clairement de nouveaux concurrents pour les médias presse écrite, radio et télévision que sont tous les nouveaux acteurs parfois très puissants de la sphère internet, comme Google. Rajouter à ça six nouvelles chaînes gratuites, (...) quand tout le monde n'est pas en très grande forme, tout le monde va le subir", a déclaré M. Baldelli. « Le premier qui à mon avis va perdre, c'est la télévision. Et en deuxième, la radio et la presse », a-t-il estimé.
« il y a la concurrence optimale et la concurrence maximale », et « le maximum n'est pas nécessairement l'optimum, même souvent l'inverse ». « Je pense que si l'on dépasse la concurrence optimale et que l'on rentre dans une concurrence maximum, on va affaiblir tous les acteurs, et notamment les acteurs qui ont montré à travers les années qu'ils étaient prêts à investir pour donner des contenus de qualité. C'est notamment le cas des radios généralistes, qui ne sont clairement pas les plus rentables de la place », a-t-il poursuivi.
Le lancement de six nouvelles chaînes mercredi, à 16,3 millions de foyers métropolitains, inquiète TF1 et M6. « Personne n'a réfléchi » avant de passer de 19 à 25 chaînes, mais cela entraînera « une fragmentation de l'audience, conjuguée à une fragmentation des ressources », estimait Nicolas de Tavernost, le patron de M6, dans un récent entretien à L'Express. « On s'est lancé dans la création de chaînes comme s'il en pleuvait ! Comme si la crise économique n'existait pas. Et comme si le marché publicitaire était extensible. Il y aura inévitablement des mouvements de consolidation brutaux. Et des morts » selon lui.
Son homologue de TF1, Nonce Paolini, se montre lui aussi très sceptique : « Je ne connais pas les audiences futures de ces chaînes que j'espère les meilleures possible. Ce dont je suis certain : elles vont perdre de l'argent pendant longtemps. Je ne suis pas sûr que ce soit un progrès industriel ou économique », juge-t-il.