Le président de France Télévisions, Patrick de Carolis, a mis en place lundi la réforme du groupe public en nommant les directeurs de la nouvelle organisation, alors que six syndicats ont annoncé un référendum sur cette réorganisation, estimant ne pas avoir été assez informés. La loi réformant l'audiovisuel public a transformé France Télévisions (France 2, France 3, France 4, France 5 et RFO), auparavant constituée d'une quarantaine de sociétés, en une entreprise commune. Le groupe de 11.000 salariés est désormais structuré en cinq grands domaines d'activité: les antennes et les programmes, la gestion et les ressources humaines, la communication et le marketing, les technologies et les réseaux. Patrice Duhamel, le numéro deux, a été nommé directeur général en charge des antennes, des programmes et de l'information. Au sein de ce "domaine", Arlette Chabot, ex-directrice de l'information de France 2, a été nommée directrice générale adjointe chargée de l'information, et Paul Nahon directeur général adjoint en charge des magazines d'information. Les rédactions de France 2 et de France 3 restent séparées avec des directeurs respectifs. Daniel Bilalian reste directeur des sports de France Télévisions. Geneviève Giard, ex-directrice de France 3, devient directrice générale déléguée en charge des réseaux régionaux. Effective depuis ce lundi, cette réorganisation est contestée par plusieurs syndicats. Lors d'une assemblée générale rassemblant environ 300 salariés selon le SNJ, le personnel a mandaté les syndicats SNJ, CFDT, Sud, CFE-CGC, Unsa et SITR pour organiser un référendum en interne. "Nous n'avons pas été suffisamment informés sur la réorganisation. La nouvelle organisation est censée entrer en application aujourd'hui et aucun salarié ne sait quelle est sa place dans le nouveau schéma", a dénoncé une déléguée SNJ. Deux questions seront posées aux salariés: "Estimez-vous avoir été suffisamment informé sur votre place, votre fonction et vos conditions de travail dans la nouvelle organisation?". Et "Souhaitez-vous le maintien des garanties des textes conventionnels"? - qui doivent être renégociés d'ici juin 2010. Ces syndicats vont par ailleurs contester devant la justice la consultation organisée par le groupe public sur sa réorganisation: l'avis donné le 15 décembre par la CGT, majoritaire, lors du comité central d'entreprise, bien que négatif, a donné le feu vert à la réforme. Dans un message en interne aux salariés, M. de Carolis a affirmé que la réforme était "le seul moyen d'inscrire définitivement notre stratégie de bouquet" et de "transformer une entreprise audiovisuelle traditionnelle en un véritable média global" à l'horizon 2012. Il a également assuré qu'il serait "attentif à ce que les conditions de travail" et le "nouveau cadre professionnels ne soient pas perturbés", et rappelé qu'un "dispositif de prévention et d'écoute" a été mis en place".
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