La menace contre le service public de radio-télévision est plus palpable en 2009 que lors des années précédentes, en raison de la crise financière internationale qui frappe tout le monde et aiguise l'appétit des opérateurs privés, a déclaré le président de l'Union Européenne de Radio-Télévision à Copenhaguen (UER). "Certains gouvernements ont cédé à la tentation de réduire les moyens de financement du secteur public au profit des opérateurs privés. Mais ces derniers n'ont pas récolté les fruits qu'ils espéraient récolter", a déclaré Jean-Paul Philippot, à l'issue de la première journée de la 62ème session de l'UER. Il faisait référence entre autres à la France, sans la citer, constatant qu'une telle politique a pour conséquence une remise en question de la pérennité de la production et de la création du service public. "Nous constatons que le service public fait l'objet d'un lobby extrêmement agressif des chaînes privées qui lui contestent sa spécificité et son financement public, avec pour conséquence des décisions régulatrices et la tentation de certains gouvernements de diminuer ce financement", a-t-il souligné. Face à ces menaces de plus en plus pressantes, "nous devons y répondre par l'originalité du contenu et le caractère unique de nos programmes, fondés sur nos valeurs de diversité, de liberté du travail journalistique et de respect", a-t-il estimé. Pour venir en aide à ses membres, l'UER a décidé de "mettre sur pied un groupe de travail (task force) doté d'un million de francs suisses pour porter une assistance concrète à ceux qui le demandent, comme la mise à disposition de contenus et la recherche de financement" selon M. Philippot. Quelque 160 représentants de la plupart des 56 pays d'Europe et du bassin méditerranéen participent à cette session de deux jours dans les locaux de la radio-télévision danoise, DR, pour "explorer le besoin de redéfinir et renouveler le service public".
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