France Télévisions a annoncé à des producteurs qu'elle allait abandonner "72 à 75" oeuvres de fiction qu'elle leur avait commandées, a indiqué mercredi le président de la Société des auteurs et compositeurs dramatiques (SACD) Jacques Fansten. Tout en soulignant que la SACD n'avait pas été directement informée de cette décision qui lui avait été rapportée par des producteurs à la suite d'une rencontre avec la direction de France Télévisions, M. Fansten a assuré lors d'une conférence de presse qu'une "très forte inquiétude est en train de se lever chez les auteurs de l'audiovisuel". Pascal Rogard, directeur général de la SACD, a estimé également que cette décision était l'équivalent d'un "plan social" pour les scénaristes et qu'elle avait fait lever un "vent de panique" sur la profession. Pour sa part, Vincent Meslet, coordonnateur de la fiction pour France Télévisions, a indiqué à l'AFP que le groupe public commandait "toujours plus de conventions d'écriture que de possibilités de production". Selon lui, pour 2010, entre 110 et 120 conventions d'écriture seront suivies de mises en production. Mais "une cinquantaine de conventions d'écriture ne seront pas suivies d'effet" et "une vingtaine d'engagements oraux ne seront pas honorés". De plus, il a souligné que France Télévisions démentait "toute idée de réduction des investissements" dans la création et s'était engagé au contraire à augmenter chaque année ses investissements dans ce domaine (soit 262 millions d'euros pour la fiction en 2009). France Télévisions financera ainsi un peu plus de 140 films en 2010. Entre septembre et décembre, 70 nouvelles conventions d'écriture seront commandées, "orientées vers le contemporain non-policier". Selon Jacques Fansten, les oeuvres qui ont été arrêtées sont des oeuvres "au stade de l'écriture", dont le tournage aurait pu commencer dès la rentrée. Pour Pascal Rogard, cette décision "fait peser une ombre importante sur la réforme de France Télévisions".