Le ministre des Affaires religieuses algérien a annoncé que la chaîne coranique sera lancée le 19 mars avec un programme de huit heures par jour. Si les locaux et les équipements sont prêts, en revanche les programmes vont tarder pour être fonctionnels. Suite à l'instruction du Président Bouteflika de lancer une télévision coranique, les Affaires religieuses ont pris les devants et décidé de piloter ce projet alors que le Président avait instruit de ce que le projet soit piloté par le HCI. Le ministre des Affaires religieuses a même décidé de faire le lancement de la chaîne coranique à partir du siège de son ministère, alors que l'audiovisuel ne relève pas de son secteur. Mais pour meubler le programme de la chaîne, le ministre des Affaires religieuses a instruit la direction de la télévision de faire un appel d'offres aux boites audiovisuelles privées pour établir des projets d'émission. Pour son lancement, la chaîne bénéficiera d'un plateau de télévision, qui servira pour une ou deux émissions religieuses. Mais le plus gros de la chaîne sera chargé par des programmes coraniques achetés en PAD à des producteurs arabes. On ignore si la chaîne coranique bénéficiera d'émissions de grande écoute en prime time comme celle de Fatawi ala el Hawa, qui remporte un grand succès à l'Entv ou la présentation d'un théologien à l'image de Qaradhaoui sur Al Jazeera ou Amrou Khaled sur la chaine Iqraa.
Ce qui est aberrant, c'est que la Télévision algérienne ne dispose que d'un seul spécialiste pour les programmes religieux: Slimane Bakhlili, qui avait créé et lancé Les Chevaliers du Coran (une sorte de Star Academy des meilleurs récitants du Coran). Ce dernier vient de lancer la deuxième édition avec à la clé, plusieurs millions de dinars de production. Mais cette non-spécialisation dans le genre, n'a pas empêché, en cette période de «pause» de la télévision, de financer la production nationale, et quelques boites audiovisuelles très au fait des projets à la télévision, de présenter les leurs qui, parfois, n'ont pas de lien direct avec la religion. C'est le cas notamment de Mohamed Sahraoui, le producteur d'El Fhama, qui avait été sanctionné durant le mois sacré de Ramadhan, après avoir présenté une production humoristique jugée par HHC à l'époque, de peu qualitative. On ignore ce que le producteur d'El Fhama, va produire, ce qui est sûr en revanche c'est qu'il ne dispose pas de vision et stratégie pour faire des productions religieuses. Sa force reste le burlesque et la comédie. Autre boite audiovisuelle à avoir déposé un projet, Procom de Nadia Cherabi, qui a réalisé une bonne émission sur les enfants. Mais celle-ci n'a pas de lien direct avec la religion. Et sa force reste les Nouvelles technologies, puisqu'elle avait réussi à lancer durant les années 90, la première émission sur Internet dans le monde arabe. Ce qui est sûr, c'est que la chaîne coranique va souffrir dès le départ, d'un manque flagrant de qualité, si on ne met pas le paquet sur la création et établir dès son lancement une ligne éditoriale bien claire.

source : l'expression on line.