Le géant internet Google a annoncé la préparation, avec 33 alliés - constructeurs, opérateurs et développeurs - d'un système "ouvert" et gratuit pour téléphones mobiles, et promis la sortie au second semestre 2008 de téléphones bon marché tournant sous ce système. Cette plate-forme, baptisée "Android", comprendra un système d'exploitation (le "moteur" du téléphone), une interface ainsi que des programmes, a précisé le groupe. Il sera "ouvert" aux développeurs extérieurs, sur le modèle des logiciels libres comme Linux. Parmi les membres de cette vaste alliance figurent les fabricants Motorola, Samsung et HTC, ainsi que les opérateurs américains T-Mobile (filiale de l'allemand Deutsche Telekom) et Sprint Nextel, le japonais NTT DoCoMo, le chinois China Mobile, et en Europe Telecom Italia et Telefonica, mais aussi eBay ou encore Intel et Qualcomm. Un tel système permettrait à Google de disposer d'appareils spécialement adaptés à toutes ses fonctions internet, comme la recherche, les e-mails Gmail, les cartes, YouTube et la messagerie instantanée, et ainsi d'accroître ses recettes dans la publicité sur téléphone mobile, créneau qui devrait exploser dans les 5 ans. Depuis des mois circulait la rumeur de la sortie prochaine d'un "GPhone" (pour Google Phone), quelques sites spécialisés ayant même publié des photos de prototypes qu'aurait élaborés Google avec des fabricants asiatiques. L'annonce de lundi ne va pas aussi loin mais place Google au coeur d'un nouveau type de téléphones. Les développeurs extérieurs pourront enrichir Android par de nouvelles applications, notamment basées sur les possibilités qu'ouvre la localisation GPS: sites de socialisation basés sur le lieu où l'on se trouve, recherche de commerces de proximité, et bien sûr publicités ciblées géographiquement. Il concurrencerait les systèmes dominants actuellement, comme celui de Symbian, un groupe détenu par plusieurs fabricants mondiaux dont Nokia, Ericsson, Sony et Panasonic, et qui équipe une bonne partie de leurs téléphones, ou encore le challenger de Symbian, Windows Mobile. Le PDG de Google Eric Schmidt avait déjà laissé entendre en mai dernier que le groupe allait "probablement construire une plate-forme créative" pour les téléphones mobiles et "convaincre des tiers de le faire car c'est de là que viendra l'innovation". Il avait ajouté que "les nouveaux modèles de téléphones seront de personne à personne", avec des échanges de vidéos ou autres données entre utilisateurs. Google s'intéresse de près à la téléphonie mobile: il a indiqué qu'il participerait à la vente aux enchères de fréquences qu'organisera le gouvernement en janvier aux Etats-Unis, ce qui pourrait lui permettre de monter son propre réseau de téléphonie mobile et de devenir un opérateur. Le lancement par Google d'un nouveau système pour mobiles, ouvert à des applications extérieures, changera la donne surtout aux Etats-Unis, où les opérateurs contrôlent la distribution des téléphones portables et leurs applications, contrairement à l'Europe ou l'Asie. Mais la participation de Sprint et de T-Mobile à l'alliance de Google assure d'avance un débouché aux téléphones tournant sous Android.
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