A la suite des protestations de l'épiscopat belge, le groupe de médias RTL a limité la diffusion d'un spot publicitaire pour sa chaîne cablée destinée aux adolescents, Plug TV, qui mettait en scène un Christ "décalé", a-t-on appris auprès du groupe. "Dans un souci d'apaisement, la direction a décidé de ne plus diffuser ce spot sur les chaînes RTL-TVI et Club RTL, ni dans les salles de cinéma lors des projections destinées aux enfants", a indiqué le président du conseil d'administration du groupe, Jacques Santer, dans sa réponse à la conférence des évêques catholiques, qui lui avait demandé le 12 septembre d'en arrêter la diffusion. "Il n'y avait aucune intention de porter atteinte à la foi des croyants, mais je reconnais que la publicité était osée", a déclaré l'ancien Premier ministre luxembourgeois à l'AFP. Le sketch diffusé sur toutes les chaînes du groupe, sur le site web de Plug TV et dans les salles de cinéma de Belgique montrait un Jésus hippie bedonnant entouré de filles "diaboliques" et affairé à boire, draguer, sortir en boîte de nuit. Il se terminait sur un Dieu le père exaspéré, répliquant "Et puis quoi encore!" à son Fils rebelle venu lui demander un abonnement à Plug TV. La réponse de RTL signifie que le message controversé devrait continuer d'être diffusé dans la plupart des salles de cinéma et sur Plug TV elle-même. Toutefois, sur le site de la chaîne cablée, on n'avait plus accès lundi qu'à une image fixe. De son côté, sur le site de la conférence épiscopale, www.catho.be, son porte-parole, l'abbé Eric de Beukelaer déclare qu'il "aurait trouvé plus courageux et élégant que RTL retire complètement sa campagne publicitaire". Un groupe traditionaliste, Belgique et Chrétienté, avait été le premier à attaquer RTL, obtenant du Jury d'éthique publicitaire belge que le message soit diffusé à des heures tardives. Les responsables de Plug TV et de RTL-TVI avaient défendu le spot publicitaire, en affirmant qu'il n'y avait aucune intention de blasphème et qu'il ne s'agissait que d"un Jésus décalé qui s'adresse aux jeunes". Mais l'épiscopat catholique était à son tour monté aux créneaux, s'indignant de ce "Christ de pacotille" utilisé à des fins mercantiles.
-
2