La Nasa a estimé mardi qu'une réparation de la tuile endommagée du bouclier thermique de la navette spatiale Endeavour ne sera peut-être pas nécessaire. Une décision définitive devrait être prise probablement mercredi en fin de journée. Au vu des résultats de toutes les analyses aérodynamiques et thermiques qui ont été faites, "nous sommes prudemment optimistes que la navette peut rentrer sur la Terre en l'état", a dit John Shannon, le responsable de la mission lors d'une conférence de presse. Il a expliqué que les ingénieurs avaient terminé mardi l'analyse thermique initiale ainsi que tous les calculs aérodynamiques qui doivent désormais être vérifiés par des équipes indépendantes. Ces analyses montrent que la température attendue sur la tuile endommagée lors de la rentrée de la navette dans les couches denses de l'atmosphère ne devrait pas excéder 176,6 degrés Celsius. Il s'agit de la limite acceptable pour la structure d'aluminium se trouvant sous cette tuile. Tous les résultats de ces vérifications seront connus mercredi ainsi que ceux des essais en soufflerie qui permettront de dire si ces modèles informatiques sont corrects. "Nous pourrons alors prendre une décision sur la nécessité de réparer ou pas", a dit M. Shannon en se disant "confiant dans les capacités de la Nasa à faire cette réparation si elle s'imposait". Il a précisé que le morceau de mousse isolante détaché du réservoir externe de la navette 58 secondes après le lancement et qui a heurté et endommagé la tuile thermique avait une masse de 100 grammes. Ce morceau a provoqué une entaille de 8,75 centimètres sur 5 sur une tuile. Par comparaison, le débris qui a percé le bord de l'aide de Columbia, et provoqué sa perte lors de son retour dans l'atmosphère en février 2003, pesait plus de 700 grammes. Si une réparation du bouclier thermique devait avoir lieu cela constituerait une première. Elle serait aussi délicate. Un astronaute perché à l'extrémité d'une rallonge de 15 mètres du bras robotique d'Endeavour devra être approché suffisamment près de la zone à réparer mais sans jamais toucher le bouclier thermique fragile. Si la Nasa devait réparer, elle dispose de trois méthodes: utiliser une peinture réfléchissant la chaleur, une pâte pour colmater ou une plaque pouvant recouvrir entièrement une tuile abîmée. Cette dernière option a déjà été écartée puisque la cavité à boucher est petite, a dit M. Shannon. Seule la peinture a été testée dans le vide de l'espace. Mercredi, deux astronautes d'Endeavour effectueront la troisième sortie orbitale de la mission de 15 jours dont dix amarrés à la Station spatiale internationale (ISS). Ils installeront notamment une plate-forme extérieure de stockage de 3,3 tonnes à vide. Si une réparation était décidée, elle pourrait avoir lieu samedi.
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