La vague d'attentats terroristes qui s'est abattue mardi sur les Etats-Unis a provoqué un engorgement exceptionnel du réseau internet, saturant les sites des médias pris d'assaut par les internautes avides des dernières informations. Quelques minutes à peine après la première explosion touchant les tours du World Trade Center, les sites d'informations en ligne, américains comme français ont du faire face à une explosion sans précédent du trafic. Rares sont les sites web à avoir échappé à l'effondrement d'un ou plusieurs serveurs, provoquant un écran noir ou des temps d'attente interminables. "Le site de Libération a été très vite saturé", a confié Gérard Deporte, son rédacteur en chef. "On a plus que doublé notre nombre de connexions, avec 224.000 visiteurs uniques, alors que notre précédent record -les élections américaines et le crash du Concorde- s'établissait autour de 115.000". Même constat pour Radio France Multimedia, où le site a même affiché "un écran noir pendant 15 minutes", a reconnu son responsable Thierry Bourgeon. Sur TF1.fr, le boom de connexions a rendu le site partiellement inaccessible. "On a au moins décuplé notre audience", a précisé Ludovic Leconte, directeur des contenus du site de TF1. Les médias en ligne anglo-saxons, comme CNN ou BBC News, ont dû eux aussi gérer cette avalanche de requêtes. Sur le site de BBC News, Mike Smartt, rédacteur en chef des nouveaux médias, reconnaît qu'"aucune organisation de médias sur le web ne peut fournir la bande passante pour couvrir sans problèmes de tels événements. Tous nos concurrents ont eu les mêmes difficultés". Face à l'afflux record des internautes, les médias, comme CNN, Libération ou Radio France vont alors mettre rapidement en place une parade, en allégeant leurs sites et en supprimant le reste de l'information disponible, pour ne laisser qu'une édition spéciale. Des pages statiques, qui sollicitent moins les serveurs, ont été mises en place. Pour Gérard Deporte, "c'est une sorte de défaite pour internet". "A partir du moment où tout le monde s'est connecté, tout a explosé". En revanche, le réseau mondial a montré, selon lui, qu'il était "le mieux adapté pour recueillir les témoignages" d'Américains, témoins du drame à Washington et New York. "Nous avons ouvert sur le site une boîte de témoignages", a précisé M. Deporte. Quelque 60 personnes, témoins du drame, racontent comment ils ont vécu ces heures terribles. L'écoute de la radio en ligne a connu elle aussi un pic d'audience, avec selon Thierry Bourgeon "près de 220.000 connexions audio pour écouter sur le web France inter et France Info", et "une moyenne de connexion de 14 minutes".
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