La Nasa a donné le feu vert final pour un lancement de Discovery à partir du 1er juillet, qui marquera le premier vol d'une navette spatiale en près d'un an et le second depuis la catastrophe de Columbia en février 2003. Cette décision a été annoncée à l'issu d'une réunion de deux jours de tous les responsables du programme et de la direction de l'agence spatiale américaine pour évaluer l'état de préparation du lanceur. "Je ne vois pas de raison de ne pas lancer (la navette) le 1er juillet", a déclaré Bill Gersteinmeier, administrateur adjoint de la Nasa lors d'une conférence de presse au Centre Spatial Kennedy, en Floride (sud-est). Toutefois, l'administrateur de la Nasa, Michael Griffin, a reconnu que les ingénieurs de l'agence n'avaient pas résolu tous les problèmes de sécurité représentés par de possibles pertes de mousse isolante se détachant du réservoir externe. Mais il a insisté sur le fait que ces risques avaient été réduits à un niveau acceptable. "Si nous décidons de lancer la navette nous devons accepter certains risques", a-t-il dit. Le fait de savoir si l'énorme réservoir externe de la navette, rempli d'hydrogène et d'oxygène liquide à basse température, devrait être encore modifié à une trentaine d'endroits pour retirer davantage de mousse isolante, a été le sujet le plus controversé de la réunion, ont reconnu ces responsables de la Nasa. C'est un morceau d'isolant de 700 grammes, qui a été à l'origine de l'accident de Columbia en perforant la protection thermique de son aile gauche. La navette s'était alors désintégrée lors de son entrée dans les couches denses de l'atmosphère. Lors de la reprise des vols en juillet 2005, après de premières modifications, un morceau de mousse de 450 grammes s'était à nouveau détaché du réservoir externe peu après le lancement, sans toucher l'orbiteur. Mais la Nasa avait alors cloué les navettes au sol pour régler ce problème persistant. Les ingénieurs de l'agence spatiale ont retiré plus de 15 kg de mousse isolante sur les 1.800 kg enrobant le réservoir, procédant à la première modification majeure sur cette partie du lanceur depuis le premier vol en 1981. Certains membres du bureau de la sécurité des vols de la Nasa ont fait valoir lors de la dernière réunion que la navette ne devrait pas voler sans enveler davantage d'isolant. Michael Griffin, qui prend la décision finale, a expliqué que même si un bout d'isolant endommageait la protection thermique de la navette lors de l'ascension, l'orbiteur pourrait toujours rejoindre la Station spatiale internationale (ISS) où les astronautes pourront se réfugier. La Nasa aurait alors le temps de décider de réparer les dégâts ou d'organiser une mission de secours avec un vaisseau Soyouz russe ou avec une autre navette, a-t-il dit. La prochaine mission de douze jours de Discovery, dite STS-121, vers l'ISS est encore considérée comme un vol d'essai qui permettra d'évaluer les modifications faites au réservoir externe et de tester dans l'espace des techniques de réparation. La Nasa a installé une batterie d'objectifs photographiques et de caméras pour traquer le moindre débris se détachant du réservoir. L'équipage de sept membres de Discovery sera commandé par Steven Lindsey et comptera le spationaute allemand Thomas Reiter de l'Agence spatiale européenne (ASE). Outre Discovery, la Nasa compte procéder à deux autres lancements avant la fin de l'année. Michael Griffin avait indiqué auparavant que la mission STS-121 devrait marquer le retour à un rythme normal de quatre à cinq vols par an. Au total, la Nasa prévoit au moins 16 vols qui sont nécessaires pour terminer l'assemblage de l'ISS d'ici 2010, date prévue de mise à la retraite des navettes. M. Griffin a dit samedi qu'"un autre incident grave" lors d'un lancement mettrait fin au programme des navettes.
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