Après un voyage de près de sept mois, la sonde spatiale américaine "Mars Reconnaissance Orbiter" a amorcé vendredi sa délicate mise en orbite martienne pour la mission d'observation scientifique la plus étendue jamais entreprise de la planète rouge. "Après six mois de voyage, plus de 480 millions de kilomètres, on est finalement arrivé", a déclaré Doug McCuistion, directeur du programme de la Nasa, l'agence spatiale américaine, lors d'une conférence de presse. "La première chose que nous avons à faire est de se placer en orbite, une tâche pas facile", a-t-il ajouté. "Nous sommes exactement sur la trajectoire que nous espérions", a déclaré de son côté un des responsables de la mission, Rob Lock. Peu après 21H24 GMT, après un périple de 492 millions de kilomètres, les moteurs de Mars Reconnaissance Orbiter (MR0) devaient s'allumer automatiquement pendant 27 minutes pour freiner sa vitesse de 20% à 14.000 km/h, et faire capturer la sonde par la force d'attraction de Mars. Une vingtaine de minutes après, le MRO devait disparaître derrière Mars pour réapparaître 30 minutes plus tard vers 22H16 GMT, rétablissant le contact radio avec la Terre. Il faut 12 minutes pour que les messages atteignent les récepteurs de la Nasa. C'est seulement à ce moment-là que les ingénieurs de la Nasa sauront si MRO, un engin de 2,18 tonnes, a réussi sa mise en orbite. MRO "va permettre de considérablement étendre notre compréhension scientifique de Mars, de préparer les deux prochaines missions robotiques sur son sol --Phoenix et Mars Science Laboratory d'ici à la fin de la décennie-- et aider à la préparation des futures expéditions humaines", avait expliqué récemment M. McCuistion. "Cette sonde pourra, avec ses six instruments de grande puissance (dont trois caméras télescopiques de haute précision), récolter plus de données que toutes les autres missions martiennes réunies", selon Jim Graf, le chef du projet. Mais, a-t-il ajouté, la mise en orbite martienne est "un moment délicat" et son succès "n'est pas garanti", a encore dit le scientifique, en rappelant que deux des quatre sondes envoyées vers la planète rouge par la Nasa, ont été perdues lors de leur mise en orbite. Au début de ses révolutions elliptiques de 35 heures autour de la planète rouge, le MRO suivra une orbite et évoluera entre 400 et 44.000 km au-dessus de Mars. A la fin du mois, les ingénieurs de la Nasa engageront les opérations de freinage atmosphérique ramener progressivement la sonde en orbite circulaire basse, de 320 à 410 km de la surface de Mars, dont elle fera le tour en deux heures. La sonde commencera alors véritablement sa mission d'observation de 25 mois. "Nous sommes surtout intéressés de savoir s'il y a de l'eau, sous toutes ses formes", souligne Richard Zurek, responsable scientifique du MRO. La moisson de données et d'images que la Nasa espère récolter devrait aussi permettre de mieux comprendre les changements de l'atmosphère martienne et les phénomènes ayant bouleversé la géologie de la planète où la vie a peut-être existé. "Mars est, parmi les planètes du système solaire, celle qui ressemble le plus à la Terre (...), où la probabilité de l'existence de la vie dans le passé est la plus grande", a encore expliqué M. Zurek. Pour lui, "Mars est de ce fait une destination de choix pour des expéditions humaines". Cette mission de 720 millions de dollars, s'ajoutera à celles de trois autres orbiteurs -- deux américains, Mars Global Surveyor et Mars Odyssey, et un européen, Mars Express -- qui sondent déjà la planète rouge à la recherche d'eau et de glace. Sur le sol martien, les robots Spirit et Opportunity ont aussi entamé leur troisième année d'exploration fructueuse qui a révélé la présence d'eau par le passé.
-
1
-
3
-
3
-
2
-
5