Le Conseil supérieur de l'audiovisuel (CSA) a assis son raisonnement autour d'une atteinte à la dignité de la personne humaine dans l'émission Loft Story sur la jurisprudence du "lancer de nain", a-t-on appris mercredi auprès du CSA. Cette affaire avait défrayé la chronique au milieu des années 90 lorsque le spectacle du "nain volant" avait été interdit dans plusieurs villes. Elle avait mobilisé jusqu'au Conseil d'Etat qui avait jugé qu'un tel spectacle "par son objet même, porte atteinte à la dignité de la personne humaine". "Les habitants du Loft ne sont certes pas des nains, mais on s'est demandé dans quelle mesure, même consentants, il n'étaient pas instrumentalisés", confie-t-on au CSA. Les réflexions des neuf sages de l'instance ont ainsi porté "sur ces instants de vie privée où l'on se retire dans sa chambre", référence à Pascal. Privés du droit à la sphère privée et reclus, les co-locataires du Loft ne sont-ils pas victimes d'un système totalitaire, réduits à l'état d'objets?, se sont encore interrogés les neuf membres de l'instance. Et c'est forts de ces réflexions juridico-philosophique, explique-t-on, qu'ils ont demandé à M6 d'accorder aux participants de l'émission "des phases quotidiennes de répit d'une durée significative et raisonnable, ne donnant lieu à aucun enregistrement sonore ou visuel ni à aucune diffusion".
Rédaction
25 mai 2001
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