La Nasa a lancé avec succès, vendredi, un nouvel engin d'exploration vers la planète Mars, engageant ainsi une nouvelle étape dans l'ambitieux programme américain pour dévoiler les mystères de la "planète rouge". Emporté par une puissante fusée Atlas V, le "Mars Reconnaissance Orbiter" (MRO), un engin pesant plus de deux tonnes, s'est élancé depuis le centre spatial Kennedy à Cap Canaveral (Floride, sud-est) en direction de Mars. Il arrivera à proximité de la planète en mars 2006 et sera placé en orbite basse à environ 313 km au-dessus de la surface de la planète. Après 58 minutes de vol, l'orbiteur s'est séparé du 3ème étage de la fusée, déclenchant les applaudissements des ingénieurs dans la salle de contrôle du centre spatial, avant de poursuivre sa course vers Mars. A partir de novembre 2006, l'orbiteur entamera une mission de 25 mois, scrutant les différentes couches de l'atmosphère de Mars, mais aussi le sol et le sous-sol de la "planète rouge". Le MRO rejoindra trois autres orbiteurs, deux américains, Mars Global Surveyor et Mars Odyssey, et un européen, Mars Express, qui sondent déjà la planète à la recherche de traces d'eau et de glace, un travail aussi effectué par les deux robots américains, Spirit et Opportunity, qui, 18 mois après leur arrivée sur le sol martien, continuent, contre toute attente, à fournir une ample moisson de données. "Nous comptons utiliser, au cours des prochaines années, les yeux de ce vaisseau en orbite martienne basse comme l'un de nos principaux instruments de repérage et d'évaluation des meilleurs sites pour les futures missions d'exploration robotiques à la surface de Mars", expliquait récemment Douglas McCuistion, l'un des responsables du programme MRO. Le "Mars Reconnaissance Orbiter", un projet de plus de 500 millions de dollars, est doté de six instruments d'une puissance sans précédent. Les scientifiques utiliseront trois de ces équipements de mesure pour étudier les origines et l'écoulement de l'eau dans le passé de la planète. "Des découvertes spectaculaires faites ces dernières années ont fait apparaître Mars sous un jour très différent en montrant des ravins récents, des pergélisols proches de la surface et des sites d'anciennes étendues d'eau", a souligné Michael Meyer, responsable scientifique de cette mission à la Nasa, l'agence spatiale américaine. "Savoir davantage de ce qui est advenu de l'eau sur Mars nous conduira à concentrer nos recherches sur la possible existence passée et présente de la vie sur cette planète", soulignait-il lors d'une présentation à la presse fin juillet. Pour mener sa quête d'eau sur la planète rouge, le MRO utilisera un spectromètre détectant des minéraux liés à la présence d'eau, un radar de l'agence spatiale italienne pouvant pénétrer le sol pour voir la présence de glace ou d'eau et un radiomètre analysant les poussières atmosphériques, la vapeur d'eau et les températures. L'une des trois caméras à bord du MRO a le plus grand objectif télescopique jamais envoyé pour observer une autre planète, capable de montrer avec une grande netteté des roches et couches de terrain de moins de deux mètres de largeur. La deuxième caméra permettra d'élargir dix fois la couverture actuelle d'images à haute résolution et la troisième établira une carte météorologique de Mars. Les scientifiques analyseront également les mouvements du MRO en orbite pour étudier la haute atmosphère martienne et le champ de gravité de la planète. Toutes ces données seront transmises sur la Terre par la plus grande antenne jamais envoyée autour de Mars ainsi qu'un transmetteur alimenté en électricité par des panneaux solaires.
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