L'ancien PDG de Canal+, Pierre Lescure, a été entendu comme témoin assisté jeudi après-midi par le juge Renaud van Ruymbeke dans l'enquête sur les transferts douteux du Paris SG (L1 de football), a-t-on appris de source proche du dossier. M. Lescure, président de Canal+ entre 1994 et 2002, est la deuxième personne a avoir été entendue comme témoin assisté dans ce dossier après l'ex-président du club Laurent Perpère le 7 février. A l'issue de l'audition, qui a duré près de trois heures au pôle financier du TGI de Paris, M. Lescure n'a pas souhaité s'exprimer. Le témoin assisté est un statut hybride entre le mis en examen, contre lequel il existe des indices graves et concordants, et le témoin simple, contre lequel ne pèse aucune charge. Ce statut ne préjuge pas de l'absence de poursuites éventuelles contre M. Lescure dans ce dossier. Pierre Lescure avait été débarqué en avril 2002 par le PDG de Vivendi Universal, Jean-Marie Messier, de la présidence du Groupe Canal+ pour être remplacé par Xavier Couture, alors directeur de l'antenne de TF1. Les juges financiers Renaud van Ruymbeke et Françoise Desset sont chargés d'enquêter depuis le 3 janvier sur les malversations présumées à l'occasion de transferts de joueurs du Paris SG. Cette enquête, ouverte pour "abus de biens sociaux, complicité et recel", porte sur une trentaine de transferts pendant la période 1998-2003. Les deux magistrats ont également entendu le 1er février, l'actuel président du club parisien, Francis Graille, en tant que partie civile. Le groupe Canal+ (filiale de Vivendi Universal), qui détient la majorité du capital du Paris SG, et le club se sont constitués partie civile dans ce dossier. Ils ont déjà apporté leur concours aux juges en leur fournissant de nombreuses pièces, tels que des contrats d'agents de joueurs ou des documents comptables, évitant ainsi une perquisition au siège du club. L'enquête préliminaire de six mois, qui a précédé l'ouverture de l'information judiciaire, n'avait pas mis au jour de malversations, mais avait dévoilé des montages financiers complexes, accompagnés de commissions élevées, laissant supposer de possibles commissions occultes, les rétro-commissions. Au coeur de ces transferts, se trouvent les agents qui, mandatés par un club ou un joueur, finalisent ces contrats. Parmi les transferts cités, figurent celui du Brésilien Ronaldinho, acheté au club brésilien de Gremio Porto Alegre en 2001 et vendu par le PSG au FC Barcelone (1re div. espagnole) en 2003 pour un montant compris entre 25 et 30 millions d'euros (selon les primes de performance). Les transferts de l'Italien Marco Simone, de Nicolas Anelka, Stéphane Dalmat ou encore de Peter Luccin devraient également être décortiqués.
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