La Société des Journalistes (SDJ) de France 2 et de la rédaction nationale de France 3, deux chaînes de France Télévisions, ont critiqué dans des communiqués séparés la décision du groupe public de ne plus envoyer de journalistes en Irak. "Nous regrettons une nouvelle fois que" le PDG de France Télévisions "Marc Tessier "n'ait pas cru bon de recevoir les connaisseurs du conflit irakien" (rédacteurs, journalistes reporters d'images, preneurs de son) "avant de prendre une décision. Son refus d'envoyer des équipes en Irak s'apparente davantage au choix d'un gestionnaire d'entreprise soucieux du risque zéro qu'à la décision d'un patron de presse", estime la SDJ de France 2. Lors de la couverture des élections irakiennes "nous refuserons qu'il soit fait appel à des pigistes ou envoyés spéciaux d'autres médias (TV, radio, presse écrite), y compris en cas d'aggravation de la situation", prévient la SDJ de France 2. De son côté, la SDJ de la rédaction nationale de France 3 demande jeudi le droit "de choisir de partir ou de ne pas partir" en Irak pour couvrir les évènements. Selon la SDJ, M. Tessier a interdit aux journalistes de la rédaction nationale de se rendre dans ce pays, alors que le président Jacques Chirac avait "seulement conseillé" de ne pas y aller. S'adressant à Marc Tessier, le SDJ déclare: "Dans le groupe que vous présidez, il y a des rédactions. Dans ces rédactions, il y a des journalistes. Parmi ces journalistes, il y a des volontaires pour partir en Irak, malgré les dangers liés au terrorisme, malgré les risques d'enlèvement, parce qu'ils considèrent que ces risques font partie de leur métier, parce qu'ils considèrent qu'ils ont pour mission d'informer, même quand on tente de les en empêcher... surtout lorsque l'on tente de les en empêcher". Marc Tessier, interrogé sur sa décision de ne plus envoyer de journalistes en Irak, a indiqué au Monde daté de vendredi : "J'ai pris cette décision en mon âme et conscience. Je suis comptable de l'ambition légitime des rédactions, mais aussi de la position d'une entreprise qui doit savoir mesurer les risques". "Nous nous sommes concertés avec les autres diffuseurs, radio et télévision, pour éviter toute surenchère. C'est une des décisions les plus difficiles que j'ai eues à prendre", indique-t-il.
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