Eutelsat
 

Rédaction
15 décembre 2004 à 01h00

L'opérateur satellitaire Eutelsat annonce dans un communiqué que la diffusion de la chaîne du Hezbollah chiite libanais Al Manar a cessé en France à 15h00 (heure de Paris). Selon Eutelsat, "faisant suite à la décision du Conseil d'Etat, notifiée à EutelSat le 13 décembre, de faire cesser la diffusion de la chaîne Al-Manar présente dans le multiplex d'Arabsat sur le satellite Hot Bird 4 d'Eutelsat", la société vient officiellement d'être informée par Arabsat de la décision prise par Al-Manar de faire cesser volontairement sa diffusion à travers Hot Bird 4". Eutelsat souhaite "saluer tout particulièrement les efforts déployés par l'organisation intergouvernementale Arabsat dans ces circonstances afin de permettre de préserver la continuité de service concernant l'ensemble des autres chaînes de télévision et stations de radio présentes dans son multiplex sur Hot Bird 4". Le Conseil d'Etat, la plus haute instance administrative française, avait rendu lundi 13 décembre une ordonnance prescrivant l'arrêt de la diffusion cette chaîne a qui différents mouvements et associations reprochaient des propos racistes et antisémites. La chaîne Al Manar était principalement diffusée en Europe par le satellite Hot Bird 4 de la société française Eutelsat, au sein d'un bouquet de neuf chaînes arabes proposées à Eutelsat depuis un multiplex situé à Tunis par la société de télévision par satellite Arabsat, dont le siège est à Ryad. La décision d'Al-Manar d'interrompre "volontairement" ses émissions permettra aux autres chaînes du bouquet (Sharjah TV, Qatar TV, Saudi Arabian TV, Kuwait Space Channel, Jamahirya Satellite Channel, Sudan TV, Oman TV, Egyptian Satellite Channel, et une quinzaine de stations de radio) de continuer à être diffusées normalement. Selon une porte-parole d'Eutelsat, la société ignore si la diffusion a été coupée par la chaîne elle-même, ou par Arabsat, depuis Tunis. Dans un communiqué publié à Beyrouth avant l'arrêt de la diffusion, la direction d'Al-Manar avait affirmé que la réouverture du dossier de la télévision avait été faite "à l'incitation déclarée d'Israël et à la suite d'une campagne politique organisée par le lobby sioniste en France". "Le maintien de l'interdiction constitue une atteinte à la liberté d'expression, un déni des principes depuis toujours prônés par la France et un dangereux précédent dans l'attitude de la France à l'égard des médias arabes", souligne le communiqué.

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