Le développement des services d'échanges sur internet "n'est pas une menace de mort mais un défi à relever en recourant à la créativité", estime l'ADAMI, société civile pour l'administration des artistes musiciens interprètes. Dans une étude sur le "peer to peer" (échange de fichiers musicaux ou audiovisuels d'ordinateur à ordinateur) rendue publique jeudi, l'ADAMI souligne notamment que "le marché de la musique n'est pas que le marché du disque". Celui-ci, note-t-elle, est caractérisé désormais par "la part croissante des revenus indirects" (copie privée, synchronisation publicitaire ou film...). La publication de ce document intervient alors que l'industrie du disque subit un tassement de son chiffre d'affaires (marché français en recul de 10% en 2003 et de 15% sur le premier trimestre 2004). Les éditeurs phonographiques imputent au téléchargement illégal la cause principale de cette crise. L'étude de l'ADAMI fait apparaitre la diversité des mécanismes de rémunération de la musique: reversement direct (billetterie), prélèvement à la source (télévision), redevance (copie privée)... Pour l'ADAMI, "la numérisation et la recherche de nouveaux modes de rémunérations accroissent cette complexité". L'ADAMI note que le marché de la musique en ligne est actuellement divisé en deux tendances: les sites en lignes légaux (dont le marché était estimé par elle à 100 millions de dollars en 2003) et les services d'échanges "peer to peer" sauvages (P2P, marché estimé à 250 millions de dollars en 2003). Pour l'ADAMI, "l'effet P2P sur la consommation est globalement positif", car, selon la société de droits d'artistes, il engendrerait "un surplus de consommation musicale" (achat de disques, de billets de concerts, d'équipements supplémentaires, baladeurs etc...). En outre, relève l'étude, "l'économie P2P a généré plus de rentrées fiscales que les services légaux". Pour rémunérer les ayants droit, l'ADAMI prône l'instauration d'une "licence légale" sur les abonnements des fournisseurs d'accès. Une solution que rejettent catégoriquement les éditeurs phonographiques, qui demandent pour leur part le "droit d'autoriser", à leur convenance. "Pour la musique comme pour le cinéma et les services audiovisuels en général, le développement sans précédent des services d'échanges n'est pas une menace de mort mais un défi à relever en recourant à ce qui constitue la matière première des industries culturelles : la créativité et non le repli sur soi", conclut le rapport. L'ADAMI gère les droits de quelque 60.000 artistes interprètes (chanteurs, chefs d'orchestre, comédiens, danseurs). Elle revendique 20.000 associés. En 2003, l'ADAMI a perçu 42,3 MEUR, dont 27,3 MEUR ont été reversés aux artistes.
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