Arianespace a remporté auprès de l'opérateur australien Optus deux nouveaux contrats de lancement de satellites de télécommunications, dont l'un sera lancé pour la première fois par une fusée russe Soyouz à partir du centre spatial guyanais (CSG). Le premier satellite, Optus D1 sera mis en orbite par une fusée Ariane fin 2005, a indiqué la société européenne dans un communiqué. Le deuxième, Optus D2, sera le passager du premier lanceur Soyouz qui décollera en 2007 du CSG de Kourou, a précisé Arianespace. Le montant du contrat n'a pas été précisé. Optus D1 et Optus D2 seront les troisième et quatrième satellites mis en orbite par Arianespace pour l'opérateur australien. D'une masse au lancement d'environ 2.500 kg, ils seront positionnés respectivement à 160 degrés Est et 156 degrés Est et assureront pendant quinze ans des services télévision directe, de liaison internet, de téléphonie et de transmission de données sur l'Australie et la Nouvelle-Zélande. Ces deux contrats sont les troisième et quatrième remportés par Arianespace depuis le début de l'année. Son carnet de commandes compte ainsi 35 satellites à lancer. Ce contrat "démontre la pertinence de la stratégie d'Arianespace qui vise à offrir des solutions complètes de lancement reposant sur Ariane et sur Soyouz en Guyane et sur l'accord Launch Services Alliance avec Mitsubishi Heavy Industries (MHI) et Boeing Launch Services (BLS)", a estimé la société. L'utilisation de fusées Soyouz à partir du CSG guyanais est autorisée par un accord juridique intergouvernemental franco-russe signé en novembre dernier. Les Soyouz doivent combler le vide laissé vacant par l'arrêt de l'exploitation des Ariane-4 pour emporter des charges utiles géostationnaires allant jusqu'à 3,2 tonnes. L'accord Launch Services Alliance, signé l'an dernier entre Arianespace, MHI et BLS, prévoit une alliance de leurs services de lancement de satellites, qui permettra à leurs clients de passer d'un lanceur à l'autre, en cas d'impossibilité ou d'échec de lancement d'une des deux parties. Dérivé du missile balistique R-7, Soyouz est considéré comme une des fusées les plus fiables au monde, avec à son actif près de 1.700 lancements de satellites ou de missions habitées depuis 1957. Depuis 1996, elle est commercialisée également par la société franco-russe Starsem, à partir de Baïkonour (Kazakhstan). L'idée de tirs depuis le CSG guyanais vise à faire profiter à ce lanceur de l'avantage que représente la position équatoriale du centre en Guyane. Dans le cas de lancements vers une orbite géostationnaire (36.000 km au-dessus de l'équateur), elle permet de réduire la consommation d'ergols en profitant de la rotation de la Terre. Soyouz vient ainsi compléter la gamme des lanceurs utilisés depuis la Guyane avec la fusée Ariane-5, qui doit pouvoir placer de 6 à 12 tonnes sur orbite géostationnaire, et Véga, lanceur léger italien dérivé d'Ariane-4 et conçu pour mettre sur une orbite polaire à 700 km d'altitude une charge utile de 1,5 tonne.
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