M6
 

Rédaction
11 mars 2004

Le parquet de Paris a ouvert mercredi une enquête préliminaire pour "apologie du terrorisme" concernant l'interview téléphonique du terroriste Carlos diffusée dimanche sur M6, dans laquelle il affirme qu'il "n'y a pas de victimes innocentes", a-t-on appris de source judiciaire. L'enquête, qui porte sur la diffusion et le contenu de l'émission de la chaîne de télévision, devrait être confiée à la Brigade des affaires sanitaires et des libertés publiques (BASLP), selon la même source. Dans cette interview, Carlos, emprisonné à la centrale de Saint-Maur (Indre), a refusé de demander pardon aux victimes des actes pour lesquels il a été condamné, en estimant qu'il "n'y a pas de victimes innocentes". Par ailleurs le garde des Sceaux Dominique Perben a saisi l'Inspection des services pénitentiaires afin de déterminer les conditions dans lesquelles a été réalisée cette interview. M. Perben, a indiqué mercredi matin sur Europe 1 qu'il prendrait des décisions après une entrevue, qui se tiendra jeudi, entre le directeur de l'Administration pénitentiaire (AP) Patrice Molle et le directeur de la maison centrale de Saint-Maur, André Page. "J'ai été particulièrement choqué de ce que j'ai entendu dimanche soir, en pensant qu'il y avait une faute d'organisation dans l'établissement, mais d'abord en pensant aux victimes. C'est intolérable", a estimé le ministre. Suite à un rapport réalisé sur cette affaire par l'Inspection générale des services pénitentiaires, le ministre a jugé que "l'utilisation de la cabine téléphonique (de la prison) n'a pas été contrôlée". Dans les centrales ces cabines sont d'accès libre et les détenus y ont accès selon les modalités prévues par le règlement intérieur. Mais à tout moment "la ligne peut être écoutée et le numéro (appelé) doit être donné. C'est dans l'application de cette règle qu'il y a eu dérapage", a-t-il dit. Dans l'interview incriminée, outre le fait qu'il considère qu'il "n'y a pas de victimes innocentes" du terrorisme, Carlos se vante de ses actes et répète son admiration pour Ben Laden.

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