Quelques centaines de personnes ont participé mercredi aux rassemblements citoyens organisés en Italie pour dénoncer la réforme de l'audiovisuel permettant à Silvio Berlusconi de conserver son empire médiatique. Les manifestants étaient près de 500 en début de soirée sur la place du Panthéon à Rome, située à mi-chemin entre la Chambre des députés et le Sénat, pour protester contre cette réforme, a constaté un journaliste de l'AFP. Une centaine d'autres se sont réunis à Bologne où ils ont hué aux cris de "Honte, honte" le ministre des Communications Maurizio Gasparri, auteur de la loi, venu inaugurer une exposition dédiée à Guglielmo Marconi. "Ce mouvement ne me paraît pas très significatif", a commenté le ministre pour souligner le faible nombre des contestataires. "Nous vivons dans un pays libre et qui n'est pas d'accord a le droit de le dire à condition de le faire pacifiquement", a-t-il ajouté. Une autre centaine de manifestants a protesté à Florence en bloquant l'entrée de la gare centrale. La réforme définitivement adoptée mardi avec l'approbation des sénateurs lève l'interdiction faite à une société privée de posséder plus de deux chaînes de télévision nationales. Elle a ainsi sauvé Mediaset, le groupe de Silvio Berlusconi, propriétaire de trois chaînes de télévisions commerciales --Italia 1, Canale 5 et Rete 4--, menacé de perdre l'un de ses fleurons. Au nom du respect de la concurrence, une décision de la Cour constitutionnelle lui avait en effet imposé de rétrocéder à la fin de l'année le réseau hertzien de Rete 4 et de transférer la chaîne sur le satellite. La réforme élargit par ailleurs le marché des recettes des chaînes de télévisions et autorise, à partir de 2009, un groupe à devenir pluri-médias (télévision, radio, presse écrite). Elle permet enfin la privatisation partielle de la Rai, le service public audio-visuel. La conséquence la plus significative de l'adoption de la réforme a été la confirmation mercredi de la démission de la présidente du conseil d'administration de la Rai. "Je confirme ma décision", a déclaré Mme Lucia Annunziata, 52 ans, nommé à ce poste par les présidents de la Chambre des députés et du Sénat en mars. Cette démission sera effective dès que le président de la République Carlo Azeglio Ciampi aura signé la loi, a-t-elle précisé. Le chef de l'Etat a 30 jours pour signer le texte, condition pour son entrée en vigueur. La gauche italienne l'invite à ne pas signer une réforme "déséquilibrée et anti-libérale" et le mouvement des Girontondi --rondes citoyennes-- dont un des porte-parole est le cinéaste italien Nanni Moretti a ouvert une pétition sur son site internet pour appuyer cette requête. Il a affirmé mercredi soir avoir déjà recueilli plus de 8.000 signatures.
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