Les propositions de la France sur les secteurs interdits de publicité télévisée étaient "un peu en trompe-l'oeil", a regretté jeudi Jérôme Bédier, président de la Fédération des entreprises du Commerce et de la distribution (FCD), qui regroupe les grandes enseignes de distribution. La FCD est favorable à la levée de l'interdiction, pour la distribution, de faire de la publicité télévisée, et adhère depuis deux ans au "Comité Pourquoi" (lobby monté par le syndicat des publicitaires, qui milite pour l'ouverture des secteurs interdits à la pub TV), a rappelé M. Bédier. "Les distributeurs font déjà de la publicité institutionnelle à travers le sponsoring de programmes. "L'idée d'étager d'ici 2007 l'autorisation de faire de la publicité institutionnelle ne me paraît pas une évolution marquante", a lancé M. Bédier. "Nous attendons maintenant de voir les nouvelles propositions de la France", a-t-il ajouté. "Nous souhaitons calmer le jeu pour que ce sujet ne devienne pas un sujet d'opposition entre médias, d'autant que selon certains études, la distribution représente juqu'à 40% des recettes publicitaires de la presse régionale", a-t-il commenté. "Mais je pense que si la publicité à la télé nous était autorisée, cela entraînerait plutôt une diminution des catalogues promotionnels que des publicités dans la presse régionale", a-t-il conclu. Le ministre de la Culture et de la Communication Jean-Jacques Aillagon a rencontré mercredi le commissaire européen au marché intérieur Frits Bolkestein, pour lui présenter ses propositions, après que la Commission eut demandé à la France de mettre fin aux exceptions sur les "secteurs interdits". Il a évoqué la levée de l'interdiction pour la presse et une ouverture progressive pour la distribution, mais a écarté tout assouplissement pour le cinéma et l'édition. La Commission a jugé la proposition "insatisfaisante". La France devrait faire de nouvelles propositions à la Commission "avant l'été".
Rédaction
5 avril 2003
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