Six mois de prison avec sursis requis contre Jean-Marc Morandini pour harcèlement sexuel

Jean-Marc Morandini a comparu devant le tribunal judiciaire de Paris ce mardi et mercredi, répondant aux accusations de « harcèlement sexuel » et de « travail dissimulé ».

Ce mercredi, lors du second jour de son procès, une peine de six mois de prison, assortie d'un sursis, a été réclamée contre Jean-Marc Morandini pour « harcèlement sexuel » sur un jeune acteur et pour le « travail non déclaré » de cinq personnes au sein de sa société de production. Ces accusations découlent de l'affaire connue sous le nom de la web-série « Les Faucons ».

Dans son réquisitoire, le procureur a proposé une peine de six mois de prison assortie d'une probation de deux ans et une obligation de soins. Elle a aussi demandé une compensation pour la victime, une amende de 10.000 euros (le montant d'un mois de salaire de Jean-Marc Morandini), une interdiction d'éligibilité de trois ans et une pénalité de plus de 50.000 euros contre la société.

L'animateur de la chaîne CNews est suspecté d'avoir poussé de jeunes acteurs à se déshabiller devant la caméra et à lui transmettre des photos et des vidéos de nature sexuelle. Les charges sont liées au tournage de la web-série Les Faucons, de juin à septembre 2015, dont Jean-Marc Morandini était le producteur.

Le sursis avec mise à l'épreuve est plus restrictif qu'un sursis simple qui dépend uniquement de l'absence de nouvelle infraction. Si Jean-Marc Morandini rate un seul de ses rendez-vous liés à son obligation de soins, sur une période de deux ans, il devra purger sa peine de six mois de prison.

Lors de son réquisitoire, le procureur a mis l'accent sur « l'exercice de pressions importantes dans le but manifeste ou supposé de solliciter des faveurs sexuelles ». « Cette forte pression doit avoir un objectif. Cet objectif est de provoquer, de façon manifeste ou supposée, un acte sexuel. Qu'importe l'intention de l'auteur. Ce qui compte, c'est le comportement extérieur qu'il a démontré », a-t-elle débattu.

Elle pense que Jean-Marc Morandini se caractérise par « un penchant pour la manipulation » et « l'entêtement » à demander des faveurs sexuelles à de jeunes hommes. D'autant plus que l'animateur a déjà été condamné pour des faits similaires il y a six mois. Elle a également mis en avant une évaluation psychologique indiquant qu'il « ne se remet pas en question ». Il n'a par exemple initié aucun suivi psychologique, estimant qu'il pourrait « gérer cette situation par lui-même », a-t-elle ajouté.

Céline Lasek, l'avocate de Jean-Marc Morandini, a plaidé pour l'acquittement de son client, soutenant qu'il n'y avait pas eu de conséquence ou de récompense à la demande de faveur sexuelle. Jean-Marc Morandini risque jusqu'à 3 ans de prison et 45.000 euros d'amende. Le verdict sera rendu le 29 août prochain.