La concurrence commerciale est bénéfique pour les consommateurs et ce qu'il se passe actuellement dans les secteurs de l'accès Internet par satellite en est un bon exemple.
Pendant longtemps, ce secteur n'a plus connu de réelle concurrence. Les deux principaux opérateurs européens, SES ASTRA et Eutelsat, exploitent des technologies similaires et à des tarifs similaires. Et d'ailleurs, à ce jour, la concurrence n'existe plus vraiment entre ces deux opérateurs puisque la page ASTRA2Connect de l'opérateur SES renvoie vers son distributeur exclusif, le FAI Nordnet... qui propose une offre exploitant le satellite Konnect d'Eutelsat. Quant aux revendeurs qui étaient encore nombreux et dynamisaient le marché il y a quelques années en se livrant une saine concurrence, ils ont tous été avalés.
La situation est un peu différente à l'étranger mais les technologies et les offres sont sensiblement les mêmes.
Depuis quelques semaines, en Amérique du Nord, c'est la panique chez les fournisseurs d'accès Internet par satellite qui voient leurs abonnés filer vers la toute nouvelle offre révolutionnaire de SpaceX : Starlink. Et pour cause, des débits bien plus importants, illimités, une latence (ping) équivalente à une connexion terrestre et une mise en service très simple. Le tout avec un service qui n'en est qu'à ses débuts avec une constellation de seulement un millier de satellites alors qu'elle en comptera au moins 42 000 à terme (60 nouveaux satellites sont lancés tous les 15 jours). Alors sur le continent américain, les FAI satellite redoublent de promotions, d'offres spéciales et de mesures techniques pour tenter de retenir la clientèle.
En France, on s'inquiète moins. Chez Eutelsat, l'ancien directeur général adjoint, Yohann Leroy, déclarait en 2017 que "pour des raisons de compétitivité et d'adaptabilité à la demande, nous pensons que ce sont les satellites géostationnaires qui se tailleront la part du lion sur ce marché, et non les constellations en orbite basse". De son côté, Roldophe Belmer, PDG d'Eutelsat (et membre du Conseil d'Administration de Netflix), enchaîne les interviews pour faire la promotion des satellites haut débit de la société qu'il dirige. Il déclarait, en septembre dernier, dans un entretien avec Via Satellite, que les offres offertes via le satellite Konnect offriraient des débits maximum de 30 Mbps, "suffisant pour répondre aux besoins de la plupart des européens".
Pourtant, 6 mois plus tard, avec le lancement à plus grande échelle de Starlink, les débits de Konnect passent à 100 Mbps alors même que la couverture n'est pas encore étendue à l'ensemble de la France. C'est ce que vient d'annoncer Nordnet, qui propose désormais une formule "neosat sp100" offrant des débits jusqu'à 100 Mbps pour 39,90 euros / mois à condition de s'engager au moins un an.
Difficile de ne pas faire le rapprochement entre cette montée en débits de l'offre Nordnet sur le satellite Konnect et l'arrivée prochaine de Starlink en France (le service vient d'être lancé en Allemagne et étendu au Royaume-Uni). Les consommateurs peuvent donc dores et déjà se réjouir des effets bénéfiques de cette nouvelle concurrence.
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