Le président de France Télévisions Marc Tessier a été copieusement sifflé par des salariés alors qu'il présentait ses voeux au personnel, un mois après l'une des plus longues grèves de l'histoire de France 3, selon des témoins. Munis de sifflets à roulette, les manifestants ont fortement perturbé son discours, prononcé devant un millier de personnes, l'obligeant à l'écourter. Certains ont lancé des feuilles de paie à travers le vaste hall du siège parisien du groupe public qui réunit France 2, France 3 et France 5. "Au moment où il a prononcé les mots "service public", des sifflets stridents ont retenti à tel point que j'ai pensé que c'était un effet Larsen, c'était physiquement intenable", a raconté à l'AFP un témoin extérieur à France Télévisions, sous couvert d'anonymat. "Ca n'a jamais faibli, j'ai mis une heure à retrouver l'ouïe, il y a eu aussi quelques applaudissements mais ils venaient plutôt des cadres", a-t-il enchaîné, "tout le monde est parti quand une espèce de fanfare avec tambour, grosse caisse et piston a surgi". L'incident s'est produit en présence des présidents du Centre national de la cinématographie (CNC) et du Conseil supérieur de l'audiovisuel (CSA), David Kessler et Dominique Baudis. Selon Ghislain Achard, directeur général délégué du groupe France Télévisions, les sifflets provenaient "d'un groupe ultra-minoritaire de 10 à 15 personnes au plus". "Les gens qui ont agi de cette façon se sont disqualifiés eux-même", a-t-il déclaré, "siffler n'est pas s'exprimer, le président leur a proposé de venir au micro et ils ne l'ont pas fait". Pour Jean-François Téaldi, membre du bureau national du SNJ-CGT, "ce qui s'est passé aujourd'hui à Paris est tout à fait révélateur du mauvais climat social qui règne dans cette entreprise". Dans un communiqué, la CGT de France 3 a "applaudi la fronde du personnel du siège". La CGC a dénoncé "les promesses et la langue de bois" du président de France Télévisions. Les autres syndicats n'ont pu être joints.
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