Nicolas de Tavernost, président du directoire de M6, a réclamé l'ouverture des secteurs interdits de publicité à la télévision (distribution, cinéma, édition, presse), indiquant que "la bataille de la distribution est engagée". "Qu'est-ce qu'on attend pour ouvrir les secteurs interdits à la télé ?" a demandé M. de Tavernost, lors d'une table ronde à la 5e conférence des médias organisée par Les Echos. "Cela n'enlèvera rien à mon voisin de droite", a-t-il assuré, désignant Pierre Jeantet, président du directoire du groupe Sud-Ouest et président de la commission publicité du SPQR (Syndicat de la presse quotidienne régionale). "On ne laissera pas tranquilles les pouvoirs publics sur ce point-la", a ajouté M. Tavernost, estimant qu'il n'y aura pas "de transfert (d'investissements publicitaires, ndlr) avec la presse écrite". "Je ne pense pas que ce marché (celui de la publicité, ndlr) va exploser, il y aura forcément des transferts", a rétorqué Pierre Jeantet. "Nous sommes entrés dans un marché publicitaire globalement mature qui ne progresse plus", a-t-il ajouté. Selon lui, ce qui est en jeu pour les médias c'est leur "capacité de prendre aux autres leur part de marché". M. Jeantet a précisé que la publicité de la distribution (au sens large, y compris les succursalistes automobiles) représente 290 millions d'euros par an pour l'ensemble de la presse quotidienne régionale (PQR). Il a évoqué la "difficulté de trouver une transition qui permette aux médias de ne pas se trouver brutalement déshabillés par un transfert de publicité".