Sur les trois projets concoctés par France Télévisions pour la télévision numérique terrestre (TNT), un seul, un ensemble de chaîne régionales, a été jugé pleinement recevable, vendredi, par Michel Boyon, chargé par le Premier ministre Jean-Pierre Raffarin d'un rapport sur la TNT. Les deux autres, une chaîne de rediffusion et surtout celui d'une chaîne d'information continue, ont essuyé le feu roulant des critiques de l'ancien président de Radio France. Celui-ci ne s'en est pas moins prononcé pour le maintien de la préemption de trois canaux en faveur de France Télévisions, question qui pourrait être tranchée dès lundi lors d'une réunion interministérielle. Si ces canaux sont préservés, il restera ensuite à en redéfinir le contenu. Pour y parvenir, il est "impératif de remettre à plat le rôle de France Télévisions" et la mission de France 2, France 3 et France 5, a estimé M. Boyon, un travail de "plusieurs mois" selon lui. "L'image de France 2 n'est pas assez différenciée", a-t-il observé. Ces prises de position ont provoqué un échange assez vif avec plusieurs représentants de France Télévisions qui assistaient à sa conférence de presse, réunie dans les locaux du Premier ministre. S'il a adoubé le projet de huit chaînes régionales qui "s'inscrivent parfaitement dans la ligne de la TNT", M. Boyon n'en a pas moins noté que leur couverture géographique ne correspondait pas nécessairement aux "réalités économiques sociales et culturelles". Ces régions étant très vastes, de nombreux décrochages locaux "onéreux" seront nécessaires sans que des réponses "complètes" n'aient été apportées de surcroît à l'articulation avec les programmes régionaux existants de France 3, a-t-il noté. Evoquant la chaîne d'information continue, dont le projet avait déjà été mis en sommeil par France Télévisions, M. Boyon a exprimé de "vraies réserves", estimant qu'elle arrivait "un peu tard" alors que des opérateurs privés ont déjà lourdement investi dans des projets similaires, tel TF1 avec LCI. Quant à la rediffusion, elle n'est pas, a-t-il jugé, "l'expression d'une ambition terrible" mais si une telle chaîne "peut faire de l'audience". M. Boyon a en revanche lancé une autre piste, celle d'une chaîne destinée aux jeunes, sur le modèle du Mouv', la radio qu'il avait lui-même créée lorsqu'il présidait aux destinées de Radio France.