Vivendi Universal, qui possède 44% de Cegetel, songe fortement à prendre la majorité du capital de sa filiale après la levée, lundi, de la clause de stabilité de l'actionnariat, ce qui lui permettra de capter l'important flux de trésorerie de l'opérateur de téléphonie. Cette clause, figurant dans un pacte d'actionnaires, lie Vivendi Universal (VU) à ses partenaires, les britanniques BT Group (26%) et Vodafone (15%) ainsi que l'américain SBC (15%). Chacun d'entre eux pourra désormais décider de vendre sa part détenue dans Cegetel s'il le souhaite. Le suspense devrait être levé mercredi, date du conseil d'administration de VU, qui devra entériner la stratégie proposée par le PDG Jean-René Fourtou, nommé le 3 juillet pour succéder à Jean-Marie Messier. Dans une lettre adressée à la mi-août aux salariés et actionnaires de VU, M. Fourtou estimait que "devenir majoritaire" dans Cegetel figurait parmi "les opérations stratégiques possibles" pour le groupe. Le programme de cessions d'actifs prévues par VU dans les deux ans "n'inclut pas" la participation dans Cegetel, précisait-il également. Le groupe de téléphonie fixe et mobile a dégagé un cash flow opérationnel de 1,18 milliard d'euros au premier semestre, une manne que VU ne peut faire remonter dans ses comptes tant qu'il restera en dessous des 50% de participation. Mais pour monter dans le capital de Cegetel, Vivendi doit remporter une bataille serrée contre le britannique Vodafone, le numéro un européen de la téléphonie mobile, qui convoite SFR, la branche de téléphonie mobile du groupe Cegetel, deuxième opérateur français. Outre ses 15% dans le groupe Cegetel, Vodafone détient directement 20% de SFR (le groupe Cegetel en détenant les 80% restants). Depuis plusieurs semaines, la presse britannique relaie les avances de Vodafone et juge très probable que ce dernier parvienne à ses fins. Le groupe britannique a progressivement fait monter les enchères, et offrirait 8 milliards d'euros pour le rachat des 44% de Vivendi Universal dans Cegetel. Vodafone a également approché les autres actionnaires de Cegetel. Le patron de Vodafone Christopher Gent a récemment estimé "à 50%" ses chances de conclure l'opération, en indiquant que cela dépendait de la stratégie choisie par Vivendi Universal, alors que le groupe britannique a fait une offre "très intéressante" à VU pour la reprise de SFR. VU a l'avantage sur son principal concurrent, de disposer de droits de préemption qui lui permettent de poser son veto à toute velléité d'entente entre ses partenaires à son insu. D'autre part, les modalités du pacte d'actionnaires permettent un rachat au prorata des contributions de chacun. Dans cette perspective, il suffirait donc à VU de racheter 44% de la participation de BT (15%) pour atteindre 51% du groupe Cegetel. British Telecom et SBC Communications souhaitent vendre leurs participations dans Cegetel. BT a pour sa part fait savoir début septembre qu'il voulait vendre ses 26%, car ils "ne font pas partie de notre coeur de métier". Mais le britannique ne souhaite pas hâter la transaction, sans doute pour faire encore monter les enchères. "Nous ne sommes pas désespérés et nous n'avons pas besoin de vendre à la va-vite", avait alors indiqué le groupe. Selon le patron de Cegetel Philippe Germond --qui cèdes les commandes du groupe en janvier pour des fonctions de direction chez Alcatel--, VU "reste le maître à bord" dans tous les cas de figure, grâce aux 70% qu'il possède dans Transtel, holding de tête de Cegetel. Transtel contrôle 50,01% de Cegetel.
-
3
-
4