Rédaction
3 août 2002

Alors que les télévisions à péage européennes, en pleine crise économique, réclament une baisse des droits de retransmission qui les asphyxient, la Ligue de football professionnel (LFP) française semble bien décidée à faire payer le prix fort à Canal+ et TPS. Confirmant qu'il comptait lancer "rapidement" l'appel d'offres pour les droits télévisés du foot, Frédéric Thiriez, président de la LFP, s'est montré confiant. "Je ne crois pas que les droits baisseront", a-t-il estimé. Balayant les remarques sur la baisse généralisée des droits en Europe, M. Thiriez a déclaré qu'elle était imputable aux "grandes difficultés financières des diffuseurs" dans certains pays. "En France, ils sont en pleine forme: Canal+ est bénéficiaire et le bouquet TPS pourrait l'être en 2004, voire fin 2003", a-t-il lancé. "Il existe une vraie concurrence". Un discours qui ne devrait pas ravir Canal+ et TPS, qui misent toutes deux sur une baisse des droits. Et qu'elles ne s'avisent pas de s'entendre pour faire chuter les prix, a averti M. Thiriez: "Je ne me laisserai pas dicter ma conduite par des rumeurs d'entente anti-concurrentielle", a-t-il lancé. "Je le dis avec force: il n'y aura pas d'entente anti-concurrentielle sur le dos du football professionnel et j'y veillerai personnellement, en liaison si nécessaire avec les instances de la concurrence". "Nous disposons d'études précises qui montrent la valeur du championnat de France pour les diffuseurs", a-t-il affirmé. Selon l'étude, si l'audience du foot dans son ensemble sur la dernière saison est stable, celle du Championnat de France a augmenté de 10,2% et celle de la Coupe de la Ligue de 4,4%. En d'autres termes, la LFP ne voit aucune raison de revoir ses prix à la baisse. Bien au contraire Reste à définir les lots. Et sur ce point, les choses sont moins claires, même s'il semble que la LFP penche pour une répartition des droits entre les deux diffuseurs. "On peut penser que l'exclusivité totale a un prix supérieur à une exclusivité partagée, mais est-il dans l'intérêt du football de tuer l'un des deux diffuseurs? C'est la question qui se pose", a-t-il observé tout en affirmant, sibyllin, "ne pas exclure l'exclusivité". Pour M. Thiriez, visiblement chatouilleux sur le sujet, la négociation des droits sera le premier "grand chantier de l'année". Les contrats avec Canal+ et TPS -- environ 335 millions d'euros en 2001 -- n'arriveront à échéance qu'en juin 2004, mais pour la LFP la conjoncture est aujourd'hui "favorable". "Après la restructuration du capital de TPS et les déclarations rassurantes de Vivendi Universal sur Canal+, le secteur des médias semble entrer dans une période de relative stabilité, alors qu'à un horizon plus lointain, nous manquons de visibilité", a justifié M. Thiriez. "Par ailleurs, les diffuseurs ont eux aussi besoin d'avoir une visibilité sur le foot", a-t-il poursuivi. "Enfin, en nous y prenant dès maintenant, on peut prévoir plusieurs rounds de négociations".

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