Inquiète de la crise traversée par Vivendi Universal, propriétaire de Canal+, la Ligue de football professionnel (LFP), chargée de commercialiser les droits de retransmission du championnat de L1, serait tentée, d'anticiper le prochain appel d'offres. La chaîne privée est en effet le principal bailleur de fonds du football professionnel français, à hauteur de 335 millions d'euros, sur les 380 millions récoltés (TPS, second diffuseur, versant 45 millions). Le contrat liant la LFP et la chaîne cryptée arrive à expiration au premier semestre 2004. Une cession prochaine de Canal+ n'étant pas à exclure, les dirigeants des grands clubs de la Ligue redoutent de subir les exigences d'un nouveau propriétaire, lequel ne serait pas forcément enclin à engloutir autant d'argent dans le football. Car, depuis plusieurs mois, les coûts de plus en plus faramineux des droits télévisés ont conduit de nombreuses chaînes payantes à mettre la clé sous la porte en Europe, à l'image d'ITV Digital en Angleterre. Pour Premiere en Allemagne, ou Stream et Telepiu, qui appartient au groupe Canal+, en Italie, les pertes sont également astronomiques. Du côté de la LFP, on reste confiant assurant que "la conjoncture est bonne", malgré les piteux résultats de l'équipe de France et les audiences décevantes de la Ligue des Champions, et que l'émergence de nouveaux partenaires potentiels (M6, Pathé) encourage à aller de l'avant pour obtenir une révision avant terme du contrat, pour cinq années supplémentaires. Un nouveau partenariat que les dirigeants souhaiteraient signer avec un seul diffuseur, une exclusivité garantissant des rentrées d'argent supplémentaires. Selon le quotidien, les dirigeants des grands clubs espèrent ainsi récolter 450 millions d'euros.
Rédaction
9 juillet 2002
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