TNT
 

Rédaction
27 juin 2002

Le PDG de TF1 Patrick Le Lay a infligé hier une copieuse leçon d'histoire celtique au Conseil supérieur de l'audiovisuel (CSA) où il défendait la candidature de TV Breizh à un canal de la télévision numérique terrestre (TNT). Le patron de TF1 a ouvert son audition en breton, remerciant les conseillers du CSA et son président Dominique Baudis de l'entendre sur ce dossier. Il a ensuite lui-même traduit ses propos en français. Patrick Le Lay s'était déjà illustré devant le CSA en pourfendeur acharné du projet de la TNT dont il disait cette semaine encore qu'il était "stupide". Il s'est révélé mercredi être aussi un historien éloquent. "Cas unique en France et en Europe, TV Breizh est une chaîne privée, régionale, culturelle, à vocation généraliste", s'est-il enflammé, rappelant qu'elle avait "pour objet de faire revivre la grande culture celtique qui, il y a 2.000 ans, était l'une des grandes cultures européennes". Une culture "étouffée au fil des siècles" dont il a célébré la résistance et la renaissance rappelant le combat mené "scientifiquement par la IIIe République et ses hussards noirs" contre la langue bretonne. Un combat symbolisé par le panneau affiché alors dans toutes les écoles primaires : "il est interdit de cracher par terre et de parler breton". Patrick Le Lay avait à ses côtés l'écrivain Erik Orsenna, Versaillais de naissance et Breton d'adoption, venu chanter à son tour les mérites de la pointe de l'Armorique. "Je dois beaucoup aux parents et aux professeurs qui m'ont donné la passion de la langue et de l'histoire, mais, si je suis écrivain c'est aussi grâce à la Bretagne", a-t-il dit en préambule. "J'aimerais vous répondre en occitan, vous parler de Toulouse, des troubadours, des cathares brûlés par Simon de Montfort sur le bûcher, de la brutalité de la centralisation, de la monarchie absolue puis du jacobinisme mais malheureusement, ce n'est pas le sujet", a répliqué Dominique Baudis, ajoutant aigre-doux à l'adresse de Patrick Le Lay: "pourriez-vous nous parler encore de la Bretagne, vous êtes tellement aimable quand vous en parlez".

!
Les articles de plus de deux ans ne peuvent plus être commentés.