Le PDG de TF1 Patrick Le Lay s'est livré hier devant le Conseil supérieur de l'audiovisuel (CSA) a un réquisitoire contre la télévision numérique terrestre (TNT), au premier jour des auditions par le CSA des candidats aux chaînes de la TNT. "Nous pensons que le projet, tel qu'il est proposé, est un mauvais projet", a lancé Patrick Le Lay, venu présenter la candidature formelle de TF1 pour sa reprise intégrale et simultanée, d'ores et déjà garantie par la loi, sur la TNT. Loin de présenter les enjeux de cette reprise, Patrick Le Lay a concentré ses attaques sur la TNT dont il a égrainé les inconvénients. "30 milliards ont été dépensés dans le câble et 10 dans le satellite, aucune de ces opérations, et de très loin, n'est rentable et l'Etat, aujourd'hui, décide de leur faire une concurrence supplémentaire", s'est indigné le PDG de TF1, dont le groupe a lui-même lourdement investi dans le bouquet satellitaire TPS. La TNT, a-t-il poursuivi", "ne couvrira que 70% du territoire" et "ne sera pas gratuite puisque les nouvelles chaînes du service public seront financées par l'Etat, donc par le contribuable". De plus, a fait valoir le patron de TF1, "le marché de la publicité est en récession et ne permet à aucune chaîne thématique de vivre de façon convenable". Soulignant l'échec des projets de TNT en Grande-Bretagne et en Allemagne, Patrick Le Lay a soutenu que "pousser les feux aujourd'hui sur le projet en France, ce serait anéantir quinze années d'efforts". "Vouloir affaiblir les groupes nationaux déjà présents, c'est vouloir affaiblir la création française", a-t-il renchéri, assurant que seules les grandes chaînes hertziennes favorisaient la production. Le PDG de TF1 s'est également élevé contre la création d'une chaîne d'information continue du service public: "Il y en a déjà deux, LCI (groupe TF1, ndlr) et i-Télévision (groupe Canal+) et elles ne sont pas encore équilibrées". Patrick Le Lay était accompagné du vice-président de TF1, Etienne Mougeotte, resté silencieux tout au long de l'audition.