Le titre Vivendi Universal grimpait vendredi matin à la Bourse de Paris, le marché tablant déjà, après une accumulation de fuites dans la presse, sur la réduction de l'endettement et la clarification de la stratégie attendues de la revente de 15 à 20% de sa filiale Vivendi Environnement et de participations de Cégetel dans des opérateurs télécoms. A 11H15 (09H15 GMT), l'action du numéro deux mondial des médias et de la communication Vivendi Universal prenait 3,76% à 34,75 euros, au lendemain d'un rebond de 5,48%, tandis que l'indice CAC 40 gagnait 0,76%. A ces niveaux, le titre demeure en recul de plus de 43% depuis le 1er janvier. Sa filiale eau et services aux collectivités Vivendi Environnement, dont il détient 63%, perdait 1,15% à 35,30 euros. "Plusieurs éléments" font monter Vivendi Universal, jugeait un vendeur parisien vendredi matin, qui mentionnait la perspective de voir s'"améliorer la dette" comme "l'élément principal". "Les bonnes nouvelles sont si rares" sur les deux titres (VU et VE) qu'il serait dommage de ne pas en profiter", jugeait de son côté Jean-Noël Vieille, analyste du courtier Aurel Leven. La chute du cours, aux alentours de 30 euros, qui donne à l'heure actuelle au groupe une valeur boursière inférieure à celle de la somme de ses actifs (aux alentours de 35 milliards d'euros, contre quelque 79 mds EUR) était également un facteur d'achat pour les courtiers. Emboîtant le pas à ses confrères Libération et Le Monde cette semaine, le quotidien français Les Echos affirmait à son tour vendredi que Vivendi Universal pourrait décider, dès son conseil d'administration du 29 mai, de céder une partie de Vivendi Environnement. Selon Les Echos, VU vendrait 20% de Vivendi Environnement, une opération qui lui rapporterait jusqu'à 2,5 milliards d'euros, en ramenant sa participation dans sa filiale eau et services à 43%. En outre, la filiale téléphonie Cegetel de Vivendi Universal envisagerait plusieurs cessions à l'international au cours de l'année pour contribuer au désendettement de sa maison-mère, affirmait de son côté Le Figaro vendredi. Cegetel revendrait ainsi ses 49% dans l'opérateur polonais Elektrim, ses 100% du Hongrois Matel, ses 7% d'un opérateur mobile en Egypte détenu majoritairement par Vodafone, et les 100% dans le premier opérateur mobile au Kenya, selon cette source. Ces différentes opérations, si elles venaient à se concrétiser, "laisseraient un flux positif de 2,5 à 3,3 milliards d'euros", chiffrait Aurel Leven, permettant ainsi à Vivendi Universal d'accomplir son programme de désendettement. Un désengagement de VU profiterait en outre à sa filiale Vivendi Environnement, et aurait même un caractère "salvateur" jugeaient les courtiers, car l'augmentation de capital d'un montant d'un milliard d'euros qui, selon la presse, l'accompagnerait, permettrait d'"améliorer la situation de trésorerie du groupe", dont "la dette nette fin 2001 s'élevait à 14,3 milliards d'euros". Elle améliorerait également la qualité d'emprunteur de VE, puisque la note de sa dette long terme A3 a été placée sous surveillance négative en raison de l'endettement colossal de sa maison-mère, notent DKW et Aurel Leven. Enfin, VE jouirait d'une plus grande autonomie de gestion par rapport à son actionnaire majoritaire, salutaire au moment où le groupe "envisage de nouvelles acquisitions, Southern Water en particulier, pour 600 M EUR", et "souhaite conserver un ratio d'EBITDA frais financiers supérieur à 4,5X, rappelle Olivier Aziere, à "accumuler" sur le titre avec un objectif de cours de 42 euros. "Toute réduction de la participation de Vivendi Universal serait perçue comme positive, en particulier si elle fait de lui un actionnaire minoritaire de VE", conclut DKW. La banque ABN Amro de son côté attendra une "clarification de la position de VU à long terme" avant de revenir sur le titre VE. "Le placement de titres Vivendi Environnement ne devrait pas poser de problèmes", commentait le vendeur. "On parle déjà d'un noyau dur (d'actionnaires), et aussi Pinault aurait fait une offre pour Vivendi Environnment jugée insuffisante par VU, on l'a su la semaine dernière", rapportait-il encore.