Passage au tout numérique : inquiétude dans les Pays de la Loire

Le basculement au tout numérique aura lieu le 18 mai pour les Pays de la Loire. Fort de l'expérience malheureuse de certains de leurs voisins de Basse Normandie, l'inquiétude est montée d'un cran dans la région.

A la Roche-sur-Yon, samedi, à l'occasion d'une campagne d'information, les angoisses se sont exprimées rapporte Ouest-France. La file d'attente est longue, samedi place Napoléon. Pour répondre aux questions des Yonnais sur le passage à la Télévision numérique terrestre (TNT), la société CPM ("sous-traitant" de France Télé Numérique) n'a prévu qu'une seule et unique salariée. Elle fait comme elle peut, face à un public plus ou moins patient.

Concerné, pas concerné, que faire avant, que faire après, quel type d'adaptateur suivant qu'on a une antenne râteau, une parabole, une box ADSL : avouons que cela en fait des interrogations ! La jeune femme est littéralement assaillie de questions de la part de personnes, dans l'ensemble âgées : ce sont justement pour elles que le dispositif prévoit une assistance technique gratuite, pour la mise en service et le réglage du poste principal, à domicile.

Tout juste sorties d'un entretien, Marie-France et Marie-Madeleine, sa mère, ont le sourire : elles estiment « savoir ce qu'il faut faire ». Marie-Madeleine, 89 ans, aura besoin d'un adaptateur pour compléter sa parabole, en 2011. Coût à prévoir : de 100 à 150 EUR dans son cas. « C'est indispensable : la télé, ça me fait une présence... » Pour sa fille de 61 ans, c'est un peu plus flou : « Il faut que je voie avec le service du câble... » Elle le prend bien, ce qui n'est pas le cas de tout le monde.

Contexte compliqué avec le câble

« Je trouve lamentable que l'on n'ait toujours pas d'informations sur le calendrier de Numéricâble, l'actuel opérateur du réseau câblé yonnais », dénonce Maurice, 82 ans. C'est cette spécificité yonnaise autour du câble qui donnerait « un contexte compliqué » pour « l'info mobile », condamnée à répondre qu'elle « ne connaît pas le calendrier de Numéricâble ». Et pour cause : comme l'a expliqué Ouest-France dans un article paru jeudi 8 avril, le réseau de Numéricâble (2 000 abonnés) est obsolète : la société n'a pas réalisé les aménagements nécessaires pour optimiser le basculement à temps.

La rénovation du réseau est en cours, mais aucune fourchette de date n'est annoncée. Les futurs « lésés » n'auront pas un écran noir mais toutes les chaînes gratuites ne seront pas au rendez-vous. Devant tant d'inquiétude, Gilles, 40 ans, ne résiste pas à l'envie de faire un peu de provocation : « Si c'est pour regarder encore plus de bêtises, je ne vois pas l'intérêt. » Lui-même n'a plus de télé depuis plus de deux ans. « Un choix », comme il le dit lui-même.

Source : source : www.ouest-france.fr