Le nouveau ministre de la Culture et de la Communication Jean-Jacques Aillagon hérite des dossiers de la Télévision numérique terrestre (TNT) et de la redevance, tandis que les spéculations sont allées bon train tout au long de la campagne sur une éventuelle privatisation de France 2. Depuis des mois, elle est la cible des grandes chaînes privées, TF1, M6 ou Canal+, qui redoutent une déstabilisation du fragile équilibre de l'audiovisuel français dans lequel elles se sont taillées la part du lion. Mais la TNT inquiète aussi les opérateurs du câble et du satellite. Plus qu'une alternative à leurs offres, ils y voient une dangereuse concurrence. Fin mars, au coeur de la campagne, le président Jacques Chirac affirmait cependant qu'"il ne saurait être question de remettre en cause" ce projet. "La télévision numérique terrestre est une avancée technologique inéluctable", soulignait-il. Serpent de mer du débat politique, la perspective d'une privatisation de France 2 a été évoquée à plusieurs reprises dans la presse ces derniers mois, mais aucune voix ne s'est élevée dans la majorité présidentielle pour la réclamer. Tout juste, certains ont-ils préconisé une ouverture du capital de France Télévisions (la holding qui coiffe France 2, France 3 et France 5) à des investisseurs privés. Quant au candidat Chirac, il s'est gardé de toute déclaration sur ce sujet explosif. Le président s'est en revanche clairement prononcé à la mi-février pour la création d'une "grande chaîne d'information internationale en français, capable de rivaliser avec la BBC ou CNN" pour permettre à la France de disposer "d'un poids suffisant dans la bataille de l'image et des ondes". Deux autres dossiers attendent le ministre, celui de l'accès des secteurs de la presse, de la distribution, de l'édition et du cinéma à la publicité télévisée locale, qui attend toujours son décret, et celui de la redevance audiovisuelle. L'opposition avait une nouvelle fois déposé deux amendements visant à sa suppression lors du débat budgétaire de novembre 2001. Jean-Jacques Aillagon prend aussi ses fonctions, alors que Canal+, principal bailleur de fonds du cinéma, vient de traverser une zone de turbulence et doit renégocier en 2004 ses engagements à l'égard du 7ème art. ha/pc/mlm
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