Les offres commerciales d'accès à l'internet haut débit sont moins attractives en outremer qu'en métropole, en raison de la petite taille du marché et du coût des câbles sous-marins, selon un rapport publié par l'Autorité de régulation des télécoms (Arcep). Ce rapport, remis par l'Arcep au Parlement et au gouvernement, lui avait été commandé en mai dernier, dans le cadre de la loi pour le développement économique des outre-mer (Lodeom), promulguée après la grève générale contre la vie chère qui avait paralysé la Guadeloupe début 2009. Selon l'Arcep, dans l'internet haut débit, les offres y sont "significativement plus chères qu'en métropole, pour un niveau de service moindre", notamment des débits plus faibles. Un constat déjà formulé en 2009 par l'Autorité de la concurrence. L'Arcep avance deux raisons : "La petite taille des marchés et des acteurs dans une économie où les coûts fixes sont importants" et "le goulet d'étranglement que représente le nécessaire recours aux câbles sous-marins pour l'accès à l'internet mondial". En revanche, dans la téléphonie fixe et mobile, "les offres de services font globalement jeu égal avec celles de la métropole", l'Arcep notant même que le mobile affiche un taux de pénétration "supérieur à celui de la métropole et des tarifs très attractifs, globalement inférieurs à ceux pratiqués en métropole". D'une manière générale, l'Autorité souhaite que "la spécificité des marchés outremer soit mieux reconnue et systématiquement prise en compte". Dans l'internet, elle propose d'accorder des réductions de tarifs aux bénéficiaires des minima sociaux (une population trois fois plus importante proportionnellement qu'en métropole), de créer une structure publique ou privée pour gérer les câbles sous-marins ou encore d'installer en outremer des serveurs pour héberger sur place les contenus les plus utilisés. Plusieurs opérateurs, notamment Orange (France Télécom) et SFR, ont été sanctionnés ces dernières années par l'Autorité de la concurrence pour leurs pratiques en outremer. Dernière condamnation en date, France Télécom et sa filiale Orange Caraïbe ont écopé le 9 décembre d'une amende de 63 millions d'euros pour avoir "freiné abusivement le développement de la concurrence" dans le fixe et le mobile en Guadeloupe, Martinique et Guyane.
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