Rédaction
8 décembre 2009 à 01h00
Le PDG d'Europe 1 Alexandre Bompard, 37 ans, a estimé que les radios ne pouvaient pas dépenser "3 à 5 millions d'euros en investissements purs" pour lancer la radio numérique terrestre (RNT), malgré les atouts du projet, lors d'un déjeuner de l'Assocation des journalistes médias (AJM). "Aujourd'hui, alors que les radios sont touchées par une crise des recettes dont rien ne permet de penser qu'elle est conjoncturelle, on ne peut plus dépenser 3 à 5 millions d'euros en investissements purs", a-t-il dit, soulignant toutefois les atouts de la RNT (meilleure couverture du territoire, données associées, etc.). Si pour la télévision numérique terrestre (TNT) le coût de diffusion pour les chaînes va être divisé par neuf, pour la RNT les radios devront débourser entre 126 et 188 millions d'euros supplémentaires par an, selon le rapport de Marc Tessier remis début novembre au Premier ministre. Pour le jeune patron d'Europe 1, la question est: "Quel est le modèle économique qu'on peut trouver aujourd'hui pour ce projet ? (...) Soit on arrive à en abaisser le coût, soit on trouve une aide à la numérisation du monde de la radio". Les grandes radios privées (RTL, Europe 1, groupes NRJ et NextRadioTV) ont d'ailleurs fait savoir qu'elles s'opposaient au lancement de la RNT dans les conditions actuelles. Alexandre Bompard a par ailleurs annoncé le lancement fin janvier "d'un nouveau site qui ne sera pas un site d'information mais de média généraliste", ainsi que d'une nouvelle application i-Phone. Il a indiqué que "l'entreprise dégagera un excédent d'exploitation en 2009". Après une baisse de 10% des recettes publicitaires au premier semestre, il a jugé que faire mieux que -10% au deuxième "serait une bonne performance". Il a également rappelé que son objectif était que, dans trois à cinq ans, 15 à 20% des revenus de la radio viennent d'une autre source que la publicité (partenariats dans la musique, l'édition, les spectacles). Interrogé sur une éventuelle nomination à la tête de France Télévisions en 2010 en remplacement de Patrick de Carolis, Alexandre Bompard, arrivé en 2008 à la tête d'Europe 1, a affirmé n'avoir "pas de rendez-vous avec Nicolas Sarkozy", les présidents de l'audiovisuel public étant désormais directement nommés par l'exécutif.
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