La direction du site de micro-blogs Twitter, qui n'a jamais engrangé de bénéfices, a révélé vendredi avoir levé un financement "significatif", mais s'est refusé à commenter des articles de presse qui évaluent son montant à 100 millions de dollars. "Nous sommes parvenus à une levée de fonds significative avec un groupe d'investisseurs", écrit Evan Williams, cofondateur de Twitter, sur le blog du site. "L'épopée de Twitter ne fait que commencer et nous comptons proposer le meilleur produit, la meilleure technologie et la meilleure société possibles", ajoute M. Williams. Ce ballon d'oxygène financier provient des investisseurs Insight Venture Partners, T. Rowe Price, Institutional Venture Partners, Spark Capital et Benchmark Capital. Evan Williams n'a pas avancé le montant de l'enveloppe. Mais selon le Wall Street Journal et le New York Times, celui-ci s'établit à près de 100 millions de dollars. Ce financement valorise Twitter à un milliard de dollars, selon l'édition de jeudi du Wall Street Journal, contre 225 millions en début d'année. Cet investissement de 100 millions de dollars -- si le montant se révélait exact -- serait trois fois plus important que ce que Twitter attendait de cette opération de financement, la troisième en date et la plus importante. Twitter jouit d'une grande popularité auprès des internautes. Il leur permet d'envoyer en temps réel des messages de 140 caractères maximum. Mais pour l'analyste Robert Enderle d'Enderle Group, dont le siège se situe dans la Silicon Valley (Californie, ouest), dire que Twitter vaut un milliard de dollars revient à "prendre ses désirs pour des réalités". De fait, la société n'a jamais engrangé de bénéfices depuis sa création en août 2006. "Twitter doit apprendre à rapporter de l'argent", martèle M. Enderle. Mais, et là entre en jeu le talon d'Achille du site, Twitter, qui revendique plus de 50 millions de membres à travers le monde, pourrait bien avoir atteint son plafond en termes d'utilisateurs. Selon la société Hitwise, qui analyse la popularité des sites internet, le nombre de visites sur Twitter ainsi que les recherches ayant Twitter pour objet ont connu un sérieux coup d'arrêt après la progression météorique des débuts. "Twitter a atteint son climax en avril 2009", a noté Hitwise dans un communiqué vendredi. Autre facteur d'inquiétude pour les analystes: la sérieuse concurrence de Facebook face auquel Twitter fait figure d'éternel outsider. Facebook et ses 300 millions d'inscrits autoproclamés a déjà incorporé la fonction qui fait la raison d'être de Twitter: celle qui permet de laisser des commentaires courts en temps réel sur sa page personnelle. De Twitter ou de Facebook, si l'un des deux était amené à disparaître parce que superflu, "ce serait Twitter, pas Facebook", juge Rob Enderle. Biz Stone, autre cofondateur de Twitter, avait déclaré à l'AFP en début d'année qu'il n'était pas pressé de voir l'entreprise gagner de l'argent. Début septembre, l'entreprise avait changé ses statuts pour pouvoir s'ouvrir aux annonces publicitaires. "Nous laissons la porte ouverte à la publicité", avait alors dit M. Stone.
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