Le gouvernement britannique a annoncé qu'il souhaitait autoriser la coupure, en dernier recours, de l'accès internet des internautes qui abusent du téléchargement illégal de films et de musiques. Le gouvernement "envisage d'ajouter la suspension d'abonnement à la liste des mesures techniques utilisables en dernier recours contre le noyau dur des pirates sur internet", a déclaré un porte-parole du ministère du Commerce. Les fournisseurs d'accès internet (FAI) pourraient être forcés d'agir eux-mêmes contre les internautes multirécidivistes et de bloquer l'accès aux sites de téléchargement, a ajouté ce porte-parole. Ce nouveau projet, que le gouvernement souhaite mettre en place rapidement, va plus loin que les restrictions de bande-passante envisagées précédemment comme ultime sanction. Elles "auraient pu retarder l'efficacité de notre action et se répercuter injustement sur les ayant-droits" des fichiers piratés, a expliqué Stephen Timms, responsable du livre blanc "Grande-Bretagne numérique" (Digital Britain). Destiné à faire accéder chaque foyer britannique à l'accès internet haut-débit et à placer le pays à la pointe de l'innovation numérique, ce livre blanc, dont les premières conclusions avaient été rendues publiques en juin, intègre également un plan de lutte contre le téléchargement illégal. Le renforcement de ce volet répressif permettra de recourir à "des mesures plus flexibles et plus rapides à mettre en oeuvre", a déclaré Stephen Timms. L'association British Phonographic Industry (BPI), qui représente l'industrie musicale britannique, a salué un pas en avant, qui "devrait soutenir la croissance du marché légal de la musique en ligne", selon les termes de son président Geoff Taylor. L'association de défense des libertés civiques Open Rights Group a, quant à elle, dénoncé des mesures qui vont "restreindre le droit fondamental de chacun à la liberté d'expression". "Ce n'est pas le moment d'aller dans une telle direction", a déclaré son principal responsable, Jim Killock. "Les revenus de la musique en ligne progressent et le partage illégal de fichiers diminue", mais "au lieu de laisser le marché résoudre le problème, le gouvernement montre son intention d'une intervention musclée."
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