Rédaction
11 mars 2009
Après deux ans de réflexion, le gouvernement fédéral canadien a finalement décidé de remanier le financement de l'audiovisuel et de fusionner le Fonds canadien de télévision (FCT) et le Fonds des nouveaux médias pour créer un seul organisme qui soutiendra des projets destinés à au moins deux plateformes, dont le petit écran. Le nouveau fonds financera en priorité des émissions dramatiques, des comédies et des émissions pour enfants. Les projets de télévision en haute définition (HD), ceux qui ont "démontré leurs capacités à obtenir le succès populaire" et ceux qui offrent "un bon rendement du capital investi" seront favorisés. L'organisation, qui ne verra le jour que le 1er avril 2010, sera financée par le gouvernement fédéral, qui y injectera environ 135 millions $ par an, de même que par les câblodistributeurs et par les distributeurs de télévision par satellite, qui fournissent déjà la moitié du budget du FCT.
Comme le souhaitaient les câblodistributeurs, le fonds sera désormais administré par un conseil formé uniquement de représentants des bailleurs de fonds. Cinq sièges seront réservés aux télédistributeurs et deux autres seront occupés par des personnes nommées par le gouvernement. Contrairement à ce qui est le cas actuellement, les producteurs et radiodiffuseurs n'y siégeront pas. Ils devraient toutefois être "consultés". Cela inquiète d'ailleurs l'Association des producteurs de films et de télévision du Québec (APFTQ) ainsi que le syndicat d'acteurs ACTRA, qui craignent qu'on ne tienne plus compte du point de vue des créateurs au moment d'attribuer l'argent. Ottawa a par ailleurs accédé à une autre demande des câblodistributeurs et radiodiffuseurs privés en supprimant l'enveloppe réservée dont bénéficie Radio-Canada. La société d'Etat sera en concurrence avec les autres télés pour financer ses projets. Les émissions produites à l'interne par l'entreprise seront toutefois admissibles à un soutien financier au même titre que celles présentées des producteurs indépendants. Cette règle s'appliquera aussi aux émissions "maison" des télévisions privées, comme TVA. Selon le gouvernement, ces changements ont pour objectifs d'améliorer la gouvernance du fonds, de "mieux équilibrer les règles du jeu" pour tous les acteurs du milieu.
La Société Radio-Canada n'a évidemment pas accueilli la nouvelle avec autant d'enthousiasme. Il faut dire qu'aux yeux de l'opposition aux Communes, l'annonce constitue "un désavoeu" clair du diffuseur public et une "attaque non dissimulée" contre son travail. La direction de la société d'Etat, qui doit composer avec l'érosion de ses revenus publicitaires, a néanmoins affirmé dans un communiqué qu'elle se réjouissait des changements apportés à la gouvernance du fonds, de la "simplification du processus" et de l'"accent mis sur l'innovation". Le président Hubert Lacroix prévient cependant qu'il faudra s'assurer que les fonds disponibles servent bel et bien à soutenir des émissions diffusées "lorsque la plupart des Canadiens sont à l'écoute". "S'il est bien appliqué, ce nouveau modèle sera un succès. Sinon, CBC/Radio-Canada craint que l'élimination de notre enveloppe de 37 pour cent n'entraîne une réduction de l'écoute de la programmation canadienne diffusée aux heures de pointe ", a-t-il expliqué.
Copyright © 2009 The Canadian Press.
Comme le souhaitaient les câblodistributeurs, le fonds sera désormais administré par un conseil formé uniquement de représentants des bailleurs de fonds. Cinq sièges seront réservés aux télédistributeurs et deux autres seront occupés par des personnes nommées par le gouvernement. Contrairement à ce qui est le cas actuellement, les producteurs et radiodiffuseurs n'y siégeront pas. Ils devraient toutefois être "consultés". Cela inquiète d'ailleurs l'Association des producteurs de films et de télévision du Québec (APFTQ) ainsi que le syndicat d'acteurs ACTRA, qui craignent qu'on ne tienne plus compte du point de vue des créateurs au moment d'attribuer l'argent. Ottawa a par ailleurs accédé à une autre demande des câblodistributeurs et radiodiffuseurs privés en supprimant l'enveloppe réservée dont bénéficie Radio-Canada. La société d'Etat sera en concurrence avec les autres télés pour financer ses projets. Les émissions produites à l'interne par l'entreprise seront toutefois admissibles à un soutien financier au même titre que celles présentées des producteurs indépendants. Cette règle s'appliquera aussi aux émissions "maison" des télévisions privées, comme TVA. Selon le gouvernement, ces changements ont pour objectifs d'améliorer la gouvernance du fonds, de "mieux équilibrer les règles du jeu" pour tous les acteurs du milieu.
La Société Radio-Canada n'a évidemment pas accueilli la nouvelle avec autant d'enthousiasme. Il faut dire qu'aux yeux de l'opposition aux Communes, l'annonce constitue "un désavoeu" clair du diffuseur public et une "attaque non dissimulée" contre son travail. La direction de la société d'Etat, qui doit composer avec l'érosion de ses revenus publicitaires, a néanmoins affirmé dans un communiqué qu'elle se réjouissait des changements apportés à la gouvernance du fonds, de la "simplification du processus" et de l'"accent mis sur l'innovation". Le président Hubert Lacroix prévient cependant qu'il faudra s'assurer que les fonds disponibles servent bel et bien à soutenir des émissions diffusées "lorsque la plupart des Canadiens sont à l'écoute". "S'il est bien appliqué, ce nouveau modèle sera un succès. Sinon, CBC/Radio-Canada craint que l'élimination de notre enveloppe de 37 pour cent n'entraîne une réduction de l'écoute de la programmation canadienne diffusée aux heures de pointe ", a-t-il expliqué.
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