Le principal syndicat américain d'acteurs de cinéma et de télévision a annoncé samedi soir rejeter "l'offre ultime" de convention collective proposée par le patronat de Hollywood, ouvrant une nouvelle période d'incertitude sociale dans l'audiovisuel aux Etats-Unis. "Le conseil des directeurs du Screen Actors Guild a voté aujourd'hui (samedi) à 73% contre 27% pour +rejeter l'offre dernière, meilleure et ultime de l'AMPTP en date du 19 février", écrit le SAG, qui fédère quelque 120.000 membres, dans un communiqué. L'AMPTP, c'est à dire l'Alliance des producteurs de cinéma et de télévision, représente les intérêts des producteurs de Hollywood. L'annonce du SAG intervient deux jours après que les représentants du syndicat et du patronat se sont séparés sans accord pour mettre fin à une crise qui dure depuis fin juin 2008, quand a expiré la convention collective régissant les conditions de travail des acteurs. Ces derniers continuent à travailler, mais sous le régime du précédent contrat. Le SAG a justifié sa décision par le fait que l'AMPTP avait inclus "à la dernière minute" dans son "offre ultime" une provision qui n'avait jamais été mentionnée auparavant, à savoir que la convention expirerait en 2012, et non en 2011 comme cela aurait dû être le cas si juin 2008 était retenu comme date de départ. Le SAG a indiqué vouloir rester en position d'influer sur les sessions de négociations triennales entre l'AMPTP et les autres syndicats, comme ceux des scénaristes et des metteurs en scène, qui ont renouvelé leurs conventions collectives début 2008, soit quelques mois avant l'expiration du contrat des acteurs. "Ce que le patronat présente comme un compromis est en fait une tentative de séparer le SAG des autres syndicats du secteur", ont accusé les acteurs. "En essayant de repousser l'expiration de notre contrat un an après celle des autres syndicats, l'AMPTP veut nous retirer un pouvoir de négociation". Réagissant rapidement au communiqué du SAG, l'AMPTP a campé sur ses positions, qualifiant sa proposition de convention de "robuste et juste", et "déjà jugée (comme telle) par les autres grands syndicats de Hollywood. Nous avons laissé notre offre sur la table, et l'avons même améliorée", ont plaidé les producteurs. "Nous ne pouvons tout simplement pas offrir au SAG un accord meilleur que ceux que nous avons conclus avec le reste du secteur dans des conditions économiques bien meilleures que celles qui règnent actuellement", a ajouté l'AMPTP. Dans ses dernières négociations, le SAG réclamait notamment une hausse des salaires pour les acteurs touchant moins de 100.000 dollars par an, et une augmentation des dividendes sur les ventes de DVD et d'oeuvres exploitées sur internet et sur les "nouveaux médias" numériques. Mais les studios accusaient le SAG de manque de réalisme, affirmant que ces médias n'étaient pas encore rentables.
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